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non, pitié non... (LIBRE)

Invité
Anonymous
MessageSujet: non, pitié non... (LIBRE)   non, pitié non... (LIBRE) I_icon_minitimeJeu 5 Juin - 0:11
Il fait nuit. Il est très tard le soir, ou tôt le matin, ça dépend des points de vue. Pour moi, il est simplement cinq heures. J'aime à croire que le temps s'arrête la nuit, mais quand une horloge à balance s'obstine à faire mouvoir son tic-tac incessant, je n'ai pas d'autre choix que d'accepter de regarder les heures passer. Je ne suis pas dans ma chambre, du moins je n'y suis plus. Depuis que je suis arrivé au pensionnat, j'évite le monde au maximum. J'ai tellement peur de recommencer, que la simple perspective de croiser d'autres gens me terrifie. En imaginant cette simple possibilité, je serre les poings et les dents, et je ferme les yeux pour enfouir la douleur au fond de moi. L'air est froid ici, et je frissonne. Dans ma chambre, il aurait fait meilleur si j'y étais resté. Mais je n'ai pas osé, j'avais trop peur. J'ai cru entendre une respiration, hier soir. Je ne sais pas si je suis seul ou non, et c'est cette potentielle présence qui m'affole et fait s'accélérer les battements de mon coeur.

Un courant d'air vient frapper mon torse nu, couvert de bleus et d'anciennes traces de coups. Je lève la tête doucement pour chercher l'origine de ce froid, et j'aperçois une fenêtre entrebâillée, non loin de moi. Assis contre un mur, les genoux repliés contre ma poitrine, je vérifie d'abord les alentours pour m'assurer que tout va bien, que je suis seul. Personne à l'horizon, je me lève lentement et sans faire le moindre bruit, je me dirige vers la fenêtre pour la refermer. Lorsque je prends la poignée dans mes mains et que je verrouille le loquet, le son me fait sursauter et, incapable de lâcher ma prise, la tête rentrée dans les épaules, je relance des coups d'oeils affolés partout autour de moi. Personne. n'osant pas retourner près du mur qui m'abritait jusque là, je me laisse glisser sous la fenêtre. Le support est froid contre ma peau, et la chair de poule s'empare de mon être. Mais je ne dis rien, je me contente d'un léger gémissement que je ne suis pas parvenu à retenir au fond de moi.

J'enfonce ma tête entre mes genoux, reprenant exactement la même position que précédemment, et je me laisse aller à des sanglots silencieux. J'ai assassiné mon petit frère, et rien ne pourra jamais effacer ce que j'ai fait. J'ai beau pleurer depuis plus d'un an et demi, je ne serais jamais plus le garçon d'autrefois, celui qui avait peur et qui se cachait. Je suis devenu un tueur, et on ne change pas la nature d'un homme. Si c'est arrivé, ça pourra se produire à nouveau. Je ne veux pas prendre une autre vie, cette simple idée m'est insupportable. Les yeux clos, laissant s'échapper d'interminables larmes entre mes paupières, je pense à ce que devrait être ma vie. Dans peu de temps, j'aurais dix-neuf ans. Je devrais avoir des diplômes en poche, aller à l'université, conduire une voiture, trouver un travail. Au lieu de ça, je sors de prison pour meurtre et je suis interné dans un centre pour les jeunes souffrants de troubles mentaux. Peut-être suis-je fou, finalement.

Mais je n'ai pas le temps de répondre à ma propre question. Je l'entends. Elle marche d'un pas léger, seule la douce friction de ses chaussons sur le parquet révèle sa présence. Je sais que c'est une fille, parce qu'elle marche plus délicatement qu'un garçon. Tous mes muscles se tendent, je n'esquisse plus le moindre mouvement. Je me pétrifie de terreur, et je l'écoute marcher dans les couloirs du pensionnat. Elle approche, je le sens. Elle n'est plus très loin du hall d'entrée. Que fait-elle réveillée à une heure pareille? Va-t-elle aller chercher un adulte pour une quelconque raison? Vais-je être surpris? Dois-je fuir? Je suis incapable de bouger, j'ai trop peur de la voir, j'ai trop peur qu'elle me repère. Je reste là, immobile comme si je n'existais pas, et j'écoute ses pas angoissants sur le sol du pensionnat. Elle vient. Je murmure pour moi-même, incapable de retenir les gémissement de frayeur qui s'échappent de ma gorge.

- Va t'en... Va t'en s'il te plait... Va t'en...

Je prie pour qu'elle ne perçoive pas les murmures du garçon affolé, je supplie une quelconque entité supérieure de me préserver de cet obstacle.
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