Sujet: ▬ J'ai pas peur du loup, mais j'ai peur de toi. Jeu 9 Mai - 23:02 |
| |
| PRÉNOM : NOM : ÂGE : DATE DE NAISSANCE : ORIGINES : PHOBIE : ORIENTATION : PRÉNOM IMAGINAIRE :
| Dena Ross 13 ans 8 février Descendante des natifs américains. Agoraphobe, ou peur de la foule. Et des gens. Monstrosexuelle. Ou asexuelle. Hachi
|
|
On dit « se bien connaître ». Ça ne m’arrive pas à moi. Je me perd dans la glace. Quelle est cette fille face à moi, qui se reflète? Non, ce n’est pas moi. Je ne le crois pas. Des cheveux sombres, d’accord, j’en ai conscience. Je sais qu’ils vont un peu plus bas que mes épaules, que je les attache toujours en queue de cheval car sinon ils me gène. Mais je n’imagine pas la catastrophe de ces mèches rebelles, jamais coiffées, parfois grasses. J’oublie la couleur de ma peau quand je fuis le soleil. Je n’ai pas de peau alors. Je suis translucide. J’ai cette sensation agréable d’être inconsistante. Presque de ne pas exister. Puis il revient. Me martèle de ses coups. Brunit ma peau. Ma peau est brune, ah oui? Et qu’importe les commentaires, je ne les écoute jamais tout à fait. Pourtant, quand je croise le chemin de mon regard, face à moi, je me fais peur. Qui est-elle? Elle est laide. Dégoutée, les yeux écarquillés, elle s’observe en silence. Observe sa propre laideur. Des boutons, c’est normal à l’adolescence disons. Des cernes, rien d’étonnant quand on dort à l’envie quitte à faire des nuits blanches pour finir un jeu. Rien d’incroyable. Rien que je ne découvre vraiment. Pourtant je ne sais jamais qui se trouve devant moi. Je ne sais pas. Et je n’aime pas. Elle est laide, désagréable à regarder. Je refuse de la considérer. Elle n’est pas moi, je ne suis pas elle. Je l’évite. Mais les miroirs s’amusent en se mettant sur mon chemin. Ils apparaissent quand je m’y attend le moins, au détour d’un couloir, sur l’écran de l’ordinateur un instant noir, à la place d’une vitre de voiture. Ils me suivent, m’épient, attendent le bon moment. Puis ils m’attaque. Ils doivent essayer de me dire regarde-toi voilà la vraie toi, mais ce n’est pas vrai. Ce n’est pas moi. C’est elle.
Qui suis-je. Ou que suis-je. Ou plutôt combien sommes-nous? Parce que nous sommes plusieurs, oui. Il y a eux, et moi. En fait ils ne sont pas vraiment moi, et je ne suis pas eux. Mais on se complète d’une certaine manière. Et, sans l’autre, l’on existerait pas. Je suis la seule qui puisse les voir. On dit « amis imaginaires ». Qu’ils soient imaginés ou non, ils existent, c’est tout ce qui m’importe. Pourquoi existeraient-ils moins que ceux qui m’entourent? En quoi j’existerai plus qu’eux? La seule vrai différence entre nous c’est que je suis humaine. Eux sont des monstres. C’est là qu’est mon plus gros complexe. Je suis laide car je suis humaine. Détestable pour la même raison. J’aimerai être un monstre comme eux. Quand je me dessine, c’est en monstre. Je suis incapable de dessiner des humains. Ces humains. Il n’y a qu’un seul d’entre eux que j’aime vraiment, c’est mon père. Il n’y a qu’à lui que je vais quémander des câlins. Si je suis froide, distante, désagréable avec les autres, je suis toujours sur le dos de mon père. Me faisant en sa compagnie plus gamine que je le suis. Après, ce n’est peut être pas si grave. Peut être suis-je beaucoup plus jeune et immature que je pense l’être. C’est difficile de dire avec précision qui l’on est. Je ne suis pas sure de moi. Je ne suis pas celle dans le miroir. Je suis humaine malgré-moi. Je peux définir certains de mes problèmes. J’avoue sans honte mes peur et mes défauts. Je ne les assume pas forcément pour autant. Je connais mes goûts, pour tout ce que j’ai essayée, et je sais de la même façon ce que je ne supporte pas. Mais je ne vis que depuis treize ans et j’ai très peu voyagé. Qu’est-ce que je sais au final? Je n’aime pas les cours, et ne sais parler qu’une seule langue. J’emploi ma mémoire que pour les choses qui me semblent à moi importantes. Je ne suis pas amicale. Il suffit de m’ignorer. Qui s’intéresse à moi de toute façon? Personne. J’ignore les autres également. Je n’ai pas besoin d’eux. J’ai mes monstres. J’ai ma DS, et quelques autres consoles. J’ai l’ordinateur et la télévision. J’ai de quoi dessiner. Je ne demande rien d’autre. Laissez-moi.
Mes parents ont divorcés quand j’étais petite. Si je le précise c’est pour dire que j’ai vécu avec mon père. C’est lui qui m’a élevé, il est celui avec lequel j’ai passée le plus de temps. Celui des deux que j’ai le plus aimé. Ma mère, elle, venait de temps en temps, mais pas trop souvent car elle avait d’autres choses à faire. En fait, je n’ai jamais vraiment vécu avec elle. Même les weekends où elle m’emmenait dans son appartement, histoire de jouer un peu à la maman. Mais ça, je crois qu’elle n’a jamais vraiment comprit le principe.
Mon prénom, Dena, veut dire vallée. Pour je ne sais plus quel peuple indien. Quand je dis indien, c’est indien d’Amérique. Mon père en est un descendant, et a toujours été un peu déçu que je ne m’intéresse pas à parler leur langue. Que je ne me sente pas liée à eux. J’aime mon père, mais je préfère éviter de me sentir liée aux humains. Tout ça pour dire que je ne sais plus à quel âge j’ai eu mon premier monstre. C’était une masse noire, toute molle. Il lui arrivait de mourir dans mes mains, glissant d’entre mes doigts. Pour se reformer au sol. Je n’avais pas pensée à en parler, c’est seulement quand mon père remarqua que je jouais avec "rien" que je lui expliquais. Je crois que ma mère était encore là d’ailleurs, elle avait du trouver ça ridicule. Avec le temps mon monstre grandit et je demandais à mon père de l’aide pour lui trouver un prénom. Parce que je ne voulais pas le nommer n’importe comment. On en vint à Jolan qui signifie la vallée des chênes morts, car ça comporte un lien avec mon prénom à moi, et parce que j’avais expliqué sa capacité étrange à mourir un peu tout le temps. Mon père voyait ça comme un jeu. Et il acceptait de jouer avec nous. Jolan ne parlait pas mais il avait prit une certaine forme, et des bras lui avait poussé. Je trouvais agréable de le voir grandir avec moi.
Je restais à la maison, autant que possible. M’emmener à l’école était une épreuve. Même toute petite je ne supportais pas y aller. Ou tout simplement sortir. Un endroit inconnu, des personnes inconnus, ça me suffisait pour que je me mettre à pleurer. Je serrais fort la jambe de mon père. Je m’en souvient car je l’alourdissait et souvent il feignait me trouver encore plus lourde que je ne l’étais vraiment, et être si fatigué qu’il ne pouvait plus avancer. Il arrivait comme ça à me distraire de mes larmes. Ce qui ne marchait pas quand il me laissait à l’école. Ça, je m’en rappelle, je le vivais comme la plus haute traitrise. Alors qu’il était celui en qui je donnais ma totale confiance, ça me faisais vraiment mal. Souvent le matin je pleurais tellement, je le suppliai de m’achever tout de suite plutôt que de m’emmener là bas. … À cette époque je pensais qu’il me faisait ça simplement pour me faire du mal. Longtemps plus tard j’ai su que de m’emmener chaque matin et me voir ainsi en pleure lui faisait à lui du mal. Après, je ne dirai jamais que c’est lui qui en a le plus souffert.
À cette même époque qu’est le début de l’école primaire, j’ai été un jour invitée à la fête d’anniversaire d’une fille de ma classe. Elle ne m’avais pas invitée moi personnellement. C’était simplement ses parents qui s’étaient occupés des invitations et avaient pensés que c’était une bonne idée d’inviter tous ses camarades de classe. Je ne voulais pas y aller. Mais ma mère qui en avait entendu parler avait décidée que j’irai quoi qu’il arrive. Elle se plaignait que je n’avais pas assez d’amis. Et encore, elle croyait que j’en avais. Alors que tout ce que j’avais c’était papa et Jolan. Tout ce que je peux dire de cette fête d’anniversaire, en plus des autres enfants qui ne s’étaient pas gênés à jouer sans moi ce que je trouvais tout à fait normal car il en avait toujours été ainsi, c’était cette fascination qui était née cette après-midi là pour la cabane au fond du jardin. Ce n’était même pas une jolie cabane. Elle était rose et jaune, en plastique, exigüe. Rien d’attirant. Pourtant quand mon père est venu me chercher je ne lui parlais que de ça. Une semaine plus tard, j’avais ma propre cabane. Construite par mon père, en bois, au pied d’un de nos arbres, avec une trappe dans le toit, juste en dessous d’une branche pour que je puisse passer de la cabane à l’arbre. Le sol c’était l’herbe, il y avait une fenêtre sans volets, et une petite porte. C’était devenu… Mon sanctuaire. J’ai passée des années dans cette cabane. Je grandissais, et elle semblait rétrécir. Jusqu’à ce que je sois obligée de passer mes jambes par la fenêtre pour rentrer entièrement à l’intérieur. Tout le temps que j’ai passée là dedans m'a surement formée aux positions inconfortables, aux endroits exigus, et sombres. Jusqu’à ce que ça devienne ce que je préfère. Ne me sentant bien dans un endroit que s’il comporte au minimum l’une de ces qualités. À l’inverse les espaces trop grands, lumineux, ou les canapés si doux qu’ils nous laissent fondre sur-eux sont devenus mes pires ennemis. Enfin, pires ennemis, qu’après les humains.
Je ne pourrais pas dire quand ça a commencé. Si l’on m’en laissais le loisir je dirais qu’il en a toujours été ainsi. J’avais pas cinq ans que Jolan le monstre qui meurt à l’envie était mon meilleur ami. Quelques petits monstres pointaient le bout de leur nez, s’ils en avaient, de temps à autres. J’en voyais souvent des monstres. Je n’ai jamais eu peur d’eux. Ni même compris pourquoi personne ne les aimait. Peut être que ça vient de là. Des contes, et des films, où les monstres sont haït et trop souvent tués. Oui, peut être que c’est pour ça que je déteste les humains. Cette discrimination me faisais du mal. Et je ne supportais pas faire parti de la même espèce de ces gens si cruels. Papa était le seul au dessus de tout ça. Il n’avait jamais rien dit de mal sur mes monstres. Et les histoires du soir, ont les arrangeait à notre façon. La belle qui avait acceptée la bête telle qu’il est, l’épousa sous cette forme, et il n’eu pas besoin de devenir un beau prince pour lui plaire. Ils avaient eu des enfants demi-monstres. Alice restait au pays des merveilles. La sorcière mangea Hansel et Gretel devint son apprenti pour finir sorcière à son tour. C’est quelque chose que je ne pouvais pas partager avec ma mère. Ça arriva un peu plus tard, mais un jour je décidai de ne plus lui parler. J’avais huit ans alors et je ne lui ai plus rien dis depuis. Elle a fini par abandonner et ne plus me prendre pour les weekends.
Mais avant ça, j’avais adoptée mon deuxième monstre, à l’allure de dragon. Lui, j’ai mis du temps à le cerner. On ne se parlait pas mais ce n’était pas comme avec Jolan qui n’use pas de la parole mais que je comprend quand même comme si nos esprits étaient liés. On était liés au-delà de la parole, et je trouve ça magique. Quand le dragon avait décidé qu’il pouvait me faire confiance, j’étais étonnée par sa voix, beaucoup plus douce que prévu. Je n’avais pas remarquée non plus qu’il était très beau. Avant qu’il ne m’accepte il était là dans un coin, à me fixer, mais je le regardais à peine. Je crois qu’il était un peu flou. Ses écailles sont blanches et lisses. L’on promène sa main dessus comme sur l’eau. Je lui ai donné le nom de Kwanita, après une longue réflexion en compagnie de mon père. Les esprits sont bons, en voilà la traduction. Je trouvais que ça lui allait bien, d’une certaine manière. C’est un prénom épicène, qui va aussi bien à un garçon qu’à une fille. À cette époque je ne savais pas encore s’il avait un genre. C’est aussi à ce moment où je me suis donnée un deuxième prénom: Hachi. Le cours d’eau.
L’école… J’avais pris l’habitude d’y aller et ne me plaignais plus autant. Mais je détestais toujours autant l’endroit. Et les autres enfants me détestait toujours autant. Et je les détestait réciproquement. Magnifique histoire d’amour. Je n’ai pas vraiment envie de revenir là-dessus. Tous les jours d’école étaient désagréables. Je supportais de plus en plus mal d’être dans une grande pièce lumineuse en compagnie de tant de personnes. Je peux me trouver dans une grande pièce mais que si je suis seule, ou que les seuls autres sont loin de moi. Ce qui n’était pas le cas là. Donc. Oui. Je suis, j’étais, le fus, agoraphobe. Les foules me font du mal, je respire avec peine, fixe mes pieds comme je peux ou lance des regards méchants, grogne quand on m’effleure. Clairement, m’effleurer est un crime. Je ne peux pas toucher les autres à moins d’éprouver un peu d’affection pour eux. Et à part pour mon père et mes monstres, ça n’est jamais arrivé que j’aille de moi-même vers les autres. Je n’ai pas trop de mal à leur parler, bien que je sois cru dans mes propos. Il faut juste qu’ils restent éloignés de moi. Bref.
Jolan grandissait avec moi comme je disais. Un jour une sorte de masque lui a poussé pour ce qui serait dorénavant sa figure. En y pensant, c’est-ce qui a du rendre Kwanita jaloux, que je donne tant d’importance à Jolan, le remarque mieux, le félicite. Alors Kwanita, pour que je sois fière de lui ou je ne sais pour quelle raison exactement, un jour s’est transformé. En garçon. En humain. Il avait toujours les même yeux, et la même voix. Et je sais que c’est d’une certaine façon raciste, mais je ne pouvais pas supporter cette nouvelle apparence. Il a… Surement été déçu. Peut être s’est-il senti abandonné. Trahi. Comme je l’ai été également. Et je sais que mon comportement était ignoble à son égard. Je m’en suis voulu après. Mais j’avais peur. C’est comme ça, je n’y peux rien, les humains me font peur. Kwanita m’a fait peur. Pourquoi devenir humain d’abord? Quel choix stupide. Je regrette qu’on n’ait jamais sut communiquer. Il est parti alors. Pas de panique. Il est revenu quelques années plus tard. Sous sa forme de dragon. Mais plus grand, il me dépassait alors. Et il n’était pas le seul. Jolan lui aussi avait grandit, et je ne sais pas ce qu’ils ont tout les deux à vouloir à ce point me dépasser. Jolan s’est mit à grogner. Comme un adolescent qui perd sa voix d’enfant, son silence dans ce cas, pour muer bizarrement. Il grogne pour un oui ou pour un non, Jolan. Ça n’a plus évolué après ça. Je ne sais pas s’il parlera un jour. J’espère que non. J’accepte ses grognements, qui me font rire des fois. Mais qu’est-ce que je ferais si un jour il se mettait à parler et que l’on ne puisse plus communiquer comme avec Kwanita? Avec lui, on n’échange plus que des silences gênés. Parfois, on se comprend, pour quelques secondes, le temps d’un hochement de tête. Puis ça ce perd.
Au collège, j’ai commencée à sécher les cours. Et à crier aussi. Quand la pression était trop forte, qu’il y avait trop de monde, trop de regards. Mes poings serrés, agrippés à mes cheveux, j’hurle, et fini par m’accroupir. Parfois je pleure. Jolan qui est toujours avec moi souffle pour me dire qu’il est là, que je peux m’en sortir d’une certaine manière. Grace à lui. Oui. Il est devenu un peu possessif avec le temps. Je n’aime pas qu’on me touche, il n’aime pas qu’on m’approche. Même quand je suis avec mon père il a l’air agacé. Il me veut que pour lui. Je suis sure qu’il est en plein dans sa crise d’adolescence. Mais je disais. Ça a empiré, ma peur muée en frayeur. Je ne sais plus me tenir en public. Je m’agace souvent pour pas grand-chose. J’essaye de me calmer en dessinant, ou en jouant, en écoutant de la musique très forte ou en lisant au calme. Je ne dessine que des monstres. Quand j’essaye des paysages, qui finissent toujours laids sous mon crayons, les passants sont transformés en monstres sur le papier. Quand je me dessine c’est en monstre. Toujours d’une façon différente. Je ne sais toujours pas à quoi je ressemble. Mais Jolan et Kwanita veillent sur moi, c’est déjà bien.
Un jour j’ai vu un écureuil écrasé sur la route. Je me suis arrêtée et l’ai fixé un moment, puis ai continuée mon chemin. Aucun problème jusque là. Mais en rentrant à la maison, juste après avoir fermé la porte, j’ai fondu en larmes. Presque littéralement. J’en suis tombée, d’un coup, si violemment, au sol. C’était lourd, beaucoup trop lourd. Je ne sais pas quoi mais c’était trop. Mon père m’a trouvé dans la même position, tombée dans l’entrée, en rentrant. Il a décidé que ce n’était plus possible de continuer comme ça.
PSEUDONYME : PRÉNOM : NOM : ÂGE : PHOBIE : TROUBLE : ORIENTATION : ET SINON :
| Chabus Chabus De Totoro J'ai un an. Les humains c'est flippant. Je vois pas de quoi tu parle, eh. Monstrosexuelle. Pour l'avatar de Dena c'est Chihiro de Spirited away.
|
|
|
|
|