❧ madison green, dite maddy ; née il y a 18 ans le 20 mai à new york ; américaine ; cataptophobe, autrement dit ayant la peur des miroirs et par extension des surfaces réfléchissantes ; légèrement paranoïaque ; hétérosexuelle
❧ Maddy, you're so pretty.
Vous marchez dans la rue, insouciant, et tout d'un coup vous la voyez. Plus précisément, vous voyez ses cheveux d'une couleur loin d'être naturelle. D'un rose pétale. Ou barbapapa. Ou Barbie. Vous vous dites que cela doit dépendre des colorations avant de continuer votre descente sur son corps. Son visage est fin, délicat. Mais ses yeux vous attirent tout de suite après, car de la même teinte que sa crinière. D'un rose intense. Peu savent qu'en réalité ses yeux sont bleu ciel. Vous glisser vers sa bouche pulpeuse en passant par son nez très légèrement en trompette. Elle vous donne l'impression d'être fragile, gracile. A la vue de ses bras menus mais musclés, vous vous dites qu'il ne vaut mieux pas la chercher tout de même. Vous devinez sa taille fine sous son débardeur, ainsi que la douceur de ses hanches recouvertes par son jean. Il ne fait aucun doute que ses jambes aussi sont musclées. L'une de ses mains attire votre attention alors qu'elle remet l'une de ses mèches rosée en place, et vous détaillez ses doigts fins à la manucure soignée. Vous la croisez, enfin, et ne pouvez ignorée la fragrance l'entourant. Quelque chose de frais et puissant à la fois, léger et entêtant.
Un coup de cœur en cinq secondes.
❧ Maddy, you're so complicated.
On ne dirait pas comme ça, mais Maddy est assez brouillonne. C'est encore une recherche d'elle-même, une expérimentation. Elle aime manger, rire, discuter. Elle déteste qu'on lui désobéisse, qu'on se moque des personnes en difficulté, les choux de bruxelles. Maddy, elle n'a pas vraiment de repères, justes quelques piliers pas très stables sur lesquels s'appuyer. Elle ne fait pas confiance aux autres. Parce que se sont les autres qui lui ont passés des films d'horreurs en boucle quand elle était petite. Les autres qui lui faisaient des blagues débiles sur les esprits, cachés dans le noir, sous son lit, dans une armoire, derrière des m i r o i r s. Elle n'arrive plus à voir son reflet aujourd'hui. Elle s'arrange pour ne jamais regarder une vitrine dans laquelle elle pourrait se voir, une télé éteinte, un écran d'ordinateur, son téléphone portable. Elle craint trop que quelque chose ou quelqu'un ne l'entraine de l'autre côté et ne l'enferme. Elle a peur d'elle aussi. Quand elle se tolérait encore dans une glace, elle avait l'impression de ne pas se voir. Ou plutôt, de voir son côté maléfique. Ce n'étaient pas ses yeux. Parfois, elle pensait aussi que ce n'était pas son corps et que son reflet allait se mettre à bouger d'un instant à l'autre. Et tout ça, c'est à cause des autres. Elle est loin d'être associable pour autant ! Elle parle à tout le monde, rit, joue. Mais elle se méfie constamment. Elle ne leur accordera jamais sa confiance. En plus, elle a beau être gentille, drôle et intelligente, elle est aussi je m'en foutiste, égoïste et secrète.
❧ Maddy, tell us your story
Je suis née le 20 mai 1995 à New-York. Je suis fille unique. J'aurai bien voulu avoir un frère ou une sœur, mais bon. Déjà que ma mère a failli y passer quand je suis née, on n'allait pas trop lui en demander. On aurait pu adopter, c'est vrai, mais mes parents ont refusé. Sauf pour un chien. Je m'en suis contenté ! Un gros Saint-Bernard, tout doux. J'en ai bien eu besoin pour me protéger quand j'étais petite. Bon, j'aime pas trop en parler, mais c'est parce que des cousins à moi m'ont forcé à regarder des films d'horreur avec eux. Quand j'avais... Six et sept ans. Ça m'a traumatisé, à un point inimaginable. Ne me parlez même pas de ce genre de films maintenant, je me barre en courant sinon. Je ne peux même plus me regarder dans un miroir. Je vous assure. Dans une vitrine non plus, ou tout ce qui peut refléter mon image. ... Ce n'est pas drôle. Et comment ? Comment je fais pour me maquiller et me coiffer ? Je me prend en photo. Je ne vous cache pas qu'au début ça à été difficile, et que je ne me maquille que depuis... un an environ. Mais je ne peux pas faire autrement. Ou alors je demandais à ma mère, des copines... C'est à elles que je dois ma première coloration rose d'ailleurs. Mais je l'ai bien prit ! Et je continue maintenant, vu que je trouve que ça me va plutôt bien. En plus à New-York, ce genre d'extravagances fait limite parti du décor, alors je n'ai pas eu de problèmes particuliers. C'est aussi pour ça que je continue mes colorations, je ne suis pas maso sinon. Bon, aussi parce que ça intrigue les garçons et que j'ai déjà eu pas mal de copains grâce à ça. Parce que je suis jolie aussi, selon eux. Je ne suis pas du genre à me vanter alors vous ne m'entendrez jamais dire ça sérieusement par contre. Ensuite, ensuite... Ah ! Si j'ai été envoyée dans cet institut c'est parce que mes parents n'en pouvaient plus de me voir comme ça. J'ai interdit tous les miroirs chez moi en même temps. Quand je vais dans la salle de bain, c'est toujours le regard rivé sur le sol, et encore. A chaque fois je me sens hyper mal à l'aise. Rien que le fait de savoir qu'il y a une glace dans la même pièce que moi m'angoisse. M'angoisse fort. J'ai déjà eu un malaise à cause de ça. Ils en ont aussi marre de devoir vivre avec les rideaux fermés pour que je ne me vois pas dans les fenêtres, et d'avoir en permanence la télé et les ordinateurs allumés. Jamais en veille, ou alors ils doivent me prévenir. Une fois ils ont oubliés et j'ai hurler comme si on voulait me tuer. Mais ce n'est pas de ma faute ! Ce n'est PAS moi que je voyais ! C'était... On aurait dit un esprit maléfique dans mon corps. Ça m'angoisse encore rien que d'en parler, désolée, je... Je préfère vous laisser maintenant, je vais prendre l'air.