Mangez-moi, mangez-moi, mangez-moi — avec Karine Arrius
Ne pas faire de bruit, ne pas faire de bruit, ne pas faire de bruit, ne pas faire de bruit… En gros, c’est ça le but de Gabriel à cet instant précis. Ah et trouver de quoi manger aussi, bien sûr. Bah oui, c’est évident, il doit être environ deux heures du matin et sachant que la dernière fois que Gabriel a mangé quelque chose c’était genre cinq-six heures avant, bah, c’est logique qu’elle ait faim. C’est pour ça qu’elle se balade à quatre pattes dans le couloir, emmitouflée dans son pyjama ridicule. Mouais, avec le noir et si elle avait un peu plus de grâce en se déplaçant elle ressemblerait peut-être vite-fait à un chat, mais là… Enfin bon, bref, toujours est-il qu’à quatre pattes dans le couloir, à deux heures du mat’, elle a pas l’air plus intelligente que d’habitude. Heureusement que personne est là pour voir ce massacre…
Comment Gabriel en est venue à se balader dans les couloirs à la rechercher de nourriture ? Bah c’est pas bien compliqué, en gros, c’est comme d’habitude. Ouais, Gabriel a toujours faim la nuit, en fait elle dort un peu et se réveille après en ayant vachement faim, elle s’empresse de se goinfrer comme une merde qui aurait pas mangé depuis dix jours et puis se recouche. Et là, ah, elle dort comme un bébé, ça c’est sûr. Sauf que là, y’a un problème. Gabriel était arrivée au bout de ses réserves la nuit d’avant et OH MALHEUR, il lui restait genre que dalle. Et c’est quoi la meilleure idée qui lui est venue ? ça alors, bah c’est d’aller chercher de la bouffe en cuisine ! Elle aurait pu se passer de prendre encore des calories mais non, il faut qu’elle aille se mouiller les fesses en pleine nuit quoi. Et puis elle a même pas honte, m’enfin c’est vrai qu’elle serait parfaitement capable de se balader en plein jour en pyjama sans être gênée ou quoi que ce soit. Mais là c’est quand même pire, parce qu’en plus elle est à moitié endormie, à se demander si elle sait vraiment où elle va.
Les voilà, les portes de l’endroit tant convoité par Gabriel : le réfectoire. La réserve à bouffe, le paradis quoi. Elle entre en essayant de faire le moins de bruit possible, elle est vraiment complètement parano, elle croit quoi, qu’il y a des gens qui surveillent 24h/24 ? Elle se faufile entre les tables, toujours à quatre pattes en espérant qu’elle va dans le bon sens. Enfin non, elle espère rien, elle est tellement à l’ouest qu’elle se rend peut-être même pas compte de ce qu’elle est en train de faire. Donc, elle rampe comme une espèce de vieille limace desséchée en cherchant là où elle peut de la nourriture. Ouais, en fait c’est plus à un rat qu’elle ressemble, un petit rat qui vient voler les restes de bouffe dans les cuisines pour ensuite aller se régaler dans sa tanière, qui est en l’occurrence sa chambre. Et puis avec un peu de chance, vu le temps que ça prend, elle sera peut-être de retour dans sa chambre vers trois heures. Enfin, si elle s’est pas endormie par terre comme une loque avant...
Une lampe torche... Qu'est-ce que Karine n'aurait pas donné pour une lampe torche à cet instant. Ou un portable, ou même un bocal avec une luciole agonisante à l'intérieur, peu importe, mais de la LUMIERE. Elle avait beau maîtriser à la perfection son corps, ça ne l'empêchait pas de ne rien voir. Et donc de se cogner dans tous les satanés obstacles qui se présentaient sur son chemin. En plus vu que son pyjama était aussi vieux que peu épais, on ne pouvait pas dire qu'il amortissait beaucoup les chocs... Elle grimaçait d'avance en imaginant la tête qu'allaient faire les infirmiers en la voyant couvertes de bleus le lendemain matin, pendant sa visite médicale. Oui, parce qu'après qu'elle se soit blessée une seconde fois au dos depuis son arrivée, ils avaient jugé plus prudent de la suivre régulièrement pour s'assurer qu'elle guérisse bien. Et elle devinait que le temps qu'elle trouve une excuse potable, elle aurait largement le temps de perdre connaissance dans cette salle terriblement blanche. A une époque, elle le supportait. Mais depuis quelques temps, sa résistance s'était affaiblie en parallèle à son moral. Elle était épuisée physiquement et moralement, depuis que son père lui avait demandé de ne plus se soucier de lui. Il savait qu'elle voulait lui faire plaisir, mais qu'en même temps elle ne le pouvait pas. Et pourtant...
Elle était tellement déchirée qu'elle s'était mise à chambouler toutes ces petites choses, toutes ces petites habitudes qui faisaient partie d'elle. Elle n'avait plus peint depuis une bonne semaine, alors qu'avant son départ passer une journée sans tremper un pinceau dans de la peinture lui était presque intolérable. Elle s'était mise à refuser de manger aux heures de repas et à fuguer de plus en plus régulièrement, se contentant de se réfugier dans la forêt la plupart du temps. Enfin elle ne pouvait pas survivre non plus sans manger tout le temps. Même si elle n'avait pas très envie de continuer à vivre après ce qui s'était passé, elle n'avait pas vraiment envie de mourir de faim non plus. Les responsables du garde manger avaient dû remarquer qu'elle piochait dedans régulièrement, parce que depuis quelques temps elle trouvait la clé sur la porte, lui évitant d'avoir à se fatiguer à la crocheter dans le noir complet, et elle doutait que ce soit involontairement qu'ils laissent un plateau rempli de nourriture bien en évidence sur une table toutes les nuits. Enfin elle n'allait pas s'en plaindre.
Elle se faufila comme une ombre entre les tables dans le silence entrecoupé de quelques jurons lorsque les coins tapaient traîtreusement dans ses côtes, et chercha à tâtons la table sur laquelle était censée se trouver le plateau comme toujours. Trop occupée à compter les tables dans sa tête pour ne pas avoir à s'affaler sur chacune d'entre elles à la recherche de son en-cas, elle n'entendit pas que quelqu'un d'autre était entré et rampait entre les tables en poursuivant le même but qu'elle. Il devait y avoir quoi... Une chance sur 10 000 qu'elles se remarquent l'une l'autre, vu leur discrétion, la lenteur de Karine et la rapidité de Gabriel? Et pourtant, il se trouva que Gabriel traversa en face de Karine entre deux tables, et que celle ci eut la peur de sa vie en trébuchant soudain sur elle et en s'étalant de tout son long. Et au cas où Gabriel n'aurait pas remarqué sa présence, elle poussa un hurlement bien strident. Tout en finesse, comme toujours...
Mangez-moi, mangez-moi, mangez-moi — avec Karine Arrius
Pendant qu’elle avançait, Gabriel devait bailler au moins douze fois par minute parce qu’elle avait l’impression d’avoir la bouche ouverte non-stop. Mais elle n’a jamais réussi à s’empêcher de bailler, pour elle c’est un crime et puis de toute façon ça fait tellement de bien de bailler tranquillement, on se sent tellement bien après. Elle avait même lu quelque part que bailler était orgasmique, m’enfin ça... Bon, bref, toujours est-il qu’elle était limite en train de se perdre, mais tout allait bien puisqu’elle était sûre d’être seule, alors elle prenait son temps, au pire elle retournerait un peu plus tard dans sa chambre. Pour une fois, elle préférait prendre son temps et repartir avec son butin plutôt qu’aller le plus vite possible et terminer les mains et l’estomac vide…
Et puis franchement, elle était tranquille, elle se baladait lentement mais sûrement entre les tables et les chaises pour atteindre son but ultime, alors POURQUOI. POURQUOI A-T-IL FALLU QUE QUELQU’UN OU QUELQUE CHOSE LUI RENTRE DEDANS. Sérieusement, quelle bourde. Et puis heureusement qu’elle était à quatre pattes parce que sinon elle se serait rétamé la gueule comme une grosse merde par terre, et déjà que là, elle s’est retrouvée aplatie comme une crêpe, ça allait hein. Et puis EN PLUS ça l’avait bien réveillée tiens. Oh, et ce petit cri là, qui lui a bien éclaté les oreilles, c’est génial. Elle a même grogné de manière bien bizarre pour montrer à quel point elle était heureuse.
Bon, du coup, là, Gabriel était pas très contente, c’est sûr, elle s’est redressée un peu, pas beaucoup, mais assez pour pouvoir s’appuyer sur ses coudes et a soupiré de manière bien bruyante exprès. Et il faut dire que sur le moment, elle avait même pas fait attention à la personne qui lui était tombé sur la tronche, elle était sortie de son sommeil presque somnambule trop brusquement, alors ce n’est que quelques minutes après qu’elle pèterait un plomb en tenant absolument à savoir qui est celui qui l’a prise pour un matelas. Parce qu’elle a la sale manie de menacer les gens de les couper en frites pour les faire cuire après, donc bon, ça fait pas très peur comme menace, mais la façon dont elle le dit, enfin le hurle plutôt, ça aurait tendance à effrayer un minimum quand même…
Lorsqu'elle sentit le sol sous elle, Karine ne bougea pas immédiatement, trop surprise et effrayée pour réaliser ce qui venait de se passer. Et puis elle avait l'esprit encore un peu embrumé par le sommeil, ce qui faisait qu'elle avait du mal à réfléchir. Puis un grognement particulièrement étrange lui rappela qu'elle venait de trébucher sur quelque chose et de s'étaler de tout son long. Enfin tout son long... Elle n'était pas bien grande alors ça ne faisait pas bien long... Toujours est-il qu'elle comprit alors qu'elle n'était pas tombée sur quelque chose mais bien QUELQU'UN. Elle s'empressa alors de se dégager et de reculer. Elle devait se cacher avant que cette personne ne la retrouve. On ne savait jamais, si ça se trouvait c'était un psychopathe ou pire, et puis de toute manière personne n'aimait se faire écraser, alors qui que ce soit, il devait avoir une furieuse envie de se venger. Et puis dans le noir on a tendance à croire plus facilement que le monde entier en veut à notre vie.
Naturellement, la première chose qu'elle fit fut d'essayer de se mettre à l'abri, c'est-à-dire hors du passage. Et pour ça, elle décida de se précipiter sous une table. Sauf qu'elle n'avait pas pensé à un détail. La nuit, les chaises étaient à l'envers, sur les tables. Et en voulant aller trop vite, elle se cogna au pied d'une table, et l'ébranla tellement fort que les chaises se mirent à tomber les unes après les autres, y compris sur elle. Elle aurait dû être sous la table. Cependant, elle avait été atteinte d'une manifestation très connue, qu'on a presque tous quand on est pris en flagrant délit. Quand on essaie de monter un escalier sans faire de bruit et que tout à coup il se met à grincer. Ou qu'on se fait repérer par un surveillant dans les couloirs alors qu'on ne devrait pas y être. Ou tout simplement qu'on fait bruyamment tomber sa trousse pendant le SEUL silence du cours. Oui. On se fige tous dans ces moments là, comme si on croyait qu'on allait devenir invisible ou quelque chose comme ça. C'est stupide, mais instinctif. Et c'est exactement ce qu'elle fit quand la première chaise tomba avec fracas. Résultat: elle s'en prit une elle aussi.
Le pire, c'était que comme elle n'avait pas beaucoup reculé, l'inconnu se trouvait à quelques pas de là, et lui, comme il se trouvait au croisement de tables tout à l'heure, il ne s'était sûrement rien pris. Il n'était pas passé entre les gouttes, mais entre les chaises. Et il ne devait pas être de très bonne humeur... Qui qu'il soit, d'ailleurs.
Mangez-moi, mangez-moi, mangez-moi — avec Karine Arrius
Bon, au moins, l’avantage de cette rencontre un peu bizarre c’était que Gabriel en avait oublié son ventre qui gargouillait et criait famine quelques instants avant. Maintenant, tout ce qu’elle voulait, c’était s’échapper du réfectoire parce qu’elle commençait sérieusement à flipper là. Et il faut dire que le violent bruit que Gabriel venait d’entendre juste à côté d’elle la rassurait pas trop… Et la première chose qu’elle a fait quand ses oreilles ont explosé après la fracassante chute des chaises c’était de reculer, presque en bondissant d’ailleurs. Enfin remarque, bondir quand on est étalé par terre, c’est pas très pratique, c’est pour ça qu’elle a glissé par terre plutôt, c’est déjà plus pratique.
▬ GAAAH NON NON NON !
La chaise était tombée à l’envers, en gros, elle était pas debout verticalement et appuyée sur ses pieds mais à l’horizontale sur le dossier, ce qui faisait que ces fameux pieds pointaient dans le vide. Et la pauvre Gabriel, elle voulait seulement avancer et se sortir de se merdier en espérant laisser la personne qui était là seule avec elle-même ou au moins lui faire croire que c’était une hallucination. Bon, bien sûr, le hurlement de Gabriel risquait pas de passer pour une hallucination, mais c’était une solution de rechange au pire. Enfin bon, tout ça pour dire que pendant qu’elle marmonnait des trucs incompréhensibles elle voulait avancer à quatre pattes (à croire qu’elle adorait cette façon de se déplacer), SAUF QUE. Dans le noir, elle voyait pas trop ce qu’elle faisait, logique, alors elle s’est prise le pied d’une chaise en plein dans l’œil. PARFAIT, alors là, elle était comblée, elle pouvait pas rêver mieux et avec un peu de chance, elle aurait un magnifique œil au beurre noir après.
Alors Gabriel se laisse tomber sur les fesses et frotte son œil qui commençait à lui piquer. Merci la chaise !
▬ Ah putaaaain !
Elle était limite en train de pleurer mais était aussi en colère contre cette chaise là, elle aurait bien aimé l’attraper et la balancer n’importe où sauf qu’elle voulait pas risquer de se refaire mal ou de mettre un coup dans l’inconnu qui était sûrement toujours là. Et en plus, elle avait recommencé à grogner comme un ours mal réveillé. Remarque, c'est un peu ce qu'elle était à ce moment-là... Et maintenant, elle avait aussi oublié à quel point la moutarde lui montait dans le nez quand elle s'est rendu compte que quelqu'un s'était rétamé sur elle. Mais c'était une bonne chose vu qu'au moins, elle risquait de détruire la chaise plutôt, d'ailleurs, sa prochaine réaction serait sûrement d'insulter cette chaise autant qu'elle le peut, même si c'est un objet qui ne pas se défendre. Mais faut comprendre Gabriel aussi, elle lui a carrément sauté dessus avec les pieds en l'air alors elle savait parfaitement ce qu'elle faisait à ce moment-là ! Ouais, mais bon, ça reste un objet, bien sûr.
Karine fut fortement tentée de faire la morte en espérant que l'autre oublierait sa présence et partirait d'elle-même ou quelque chose comme ça, mais les cris et grognements reprenant de plus belle, et cédant à sa panique, elle retira péniblement la chaise qui l'écrasait au sol. Elle voulait s'éloigner le plus vite possible de ce qu'elle considérait désormais comme une menace, mais elle se figea finalement à mi chemin de l'allée. Qu'est-ce qui lui disait qu'elle n'avait pas bougé entre deux cris, et qu'elle ne se trouvait pas désormais de ce côté? Qu'est-ce qui lui disait que son pote était pas en train de l'attendre de l'autre côté, hein? Alors suivant cette logique implacable, elle partit en sens inverse, à quatre pattes cette fois pour ne pas chuter une seconde fois (oui parce qu'elle estimait avoir suffisamment de bleus comme ça, pas de raison). Malheureusement, sa théorie était tout sauf logique. Et il ne fallut pas beaucoup de temps pour qu'elle percute à nouveau l'inconnue. Oui parce qu'à sa voix, c'était une fille. Ou un mec avec une voix de fille. Dans tous les cas un être humain solide, donc un obstacle qu'elle percuta assez violemment dans sa précipitation, il faut le dire.
"NOOOON!!!"
Elle avait hurlé pour la seconde fois, terrifiée, et en voulant reculer à genoux, se cogna la tête contre une table. Un peu trop fort, peut-être. Elle s'effondra en avant, juste à côté de l'inconnue, sonnée par le choc. La première chose à laquelle elle pensa, c'est qu'elle s'était peut-être blessée. Elle ne pouvait plus bouger, et puis ce ne serait pas la première fois. Elle avait longtemps été immobilisée de la sorte à cause d'une blessure au dos. Mais en sentant ses sens lui revenir progressivement, elle en déduisit que ce n'était pas le cas. Elle s'était juste assommée quoi. Toute seule. La classe, comme d'habitude... Puis la seconde fut qu'elle n'était pas vraiment toute seule, et qu'elle était sans défense.
"C'est pas vrai..."
Elle avait gémi presque instinctivement. Il fallait toujours qu'elle se retrouve incapable de bouger dans les situations où elle en avait le moins besoin. La dernière fois, elle s'était trouvée face à quelqu'un avec un peu d'humanité, heureusement. Restait à espérer que cette fille là en aurait aussi un peu. Et qu'elle n'était pas trop rancunière. Parce qu'elle lui était rentré dedans deux fois hein. Et puis si c'était pas le cas, elle était mal barrée. Restait à espérer que le temps qu'elle se décide à s'en prendre à elle (ou pas), elle aurait récupéré assez pour pouvoir riposter.
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Sujet: Re: Mangez-moi, mangez-moi, mangez-moi [Karine] Dim 16 Mar - 12:26
Mangez-moi, mangez-moi, mangez-moi — avec Karine Arrius
Bon, au point où elle en était, Gabriel se disait au moins une chose : elle risquait pas de tomber plus bas vu qu’elle était déjà posée sur les fesses par terre. Après, les chances qu’elle rentre encore dans une chaise, une table, une personne ou n’importe quoi d’autre n’étaient pas totalement nulles. Bah ouais. Donc en gros, là elle avait bien compris qu’elle devait faire attention où elle mettait les pieds et tout le reste aussi d’ailleurs, parce que sinon elle allait provoquer encore un accident. Et avec le bruit qu’elles avaient déjà fait, Gabriel se disait que quelqu’un risquait de débarquer…
▬ Noooon !
Le gros tong qui avait suivi ce cri désespéré avait interpellé Gabriel, qui avait arrêté de se triturer l’œil, c’est vrai qu’à force, elle le faisait encore plus pleurer que le pied de la chaise. Et après, elle avait entendu comme un pouf et avait senti un espèce de mini courant d’air à côté d’elle et vu l’onde de chaleur qui se dégageait de là, elle s’était doutée que c’était l’inconnue qui avait du se ramasser encore une fois. Et il faut dire qu’elle se sentait un peu mal pour elle sur le coup, parce que franchement, se crouter comme une merde c’est jamais chouette et ça, Gabriel est trèèèèèès bien placée pour le savoir.
▬ Attends…
Gabriel commença à se pencher vers la personne qui devait sûrement se retrouver étalée par terre à son tour et à tendre ses mains vers elle. Elle se mit à la tripoter, elle sentait quelque chose, une texture qui ressemblait à des cheveux alors elle en déduit qu’elle était en train de toucher la tête de la fille qui était là. Elle descendit ses mains et essaya de suivre la ligne de ses bras sans toucher quoi que ce soit qui puisse être très gênant HUMHUM. Finalement, elle réussit à atteindre ses mains, elle les attrapa et commença doucement à se relever, elle avait un œil fermé parce qu’il arrêtait pas de pleurer depuis que le pied de la chaise s’était incrusté sous sa paupière mais en fait ça changeait pas grand-chose, elle voyait pas mieux mais pas pire non-plus.
▬ Alors, tu sais pas ce qu’on va faire ? On va se tenir la main comme ça et avancer à tâtons jusqu’à la sortie ! Enfin, on va essayer…
Ouais, essayer, parce que c’est pas sûr qu’elles y arrivent dans le noir, en évitant les tables et les chaises qui sont dessus. En tout cas, ça leur donnera sûrement pas un air intelligent, ça c’est évident. Gabriel remontait la capuche de son pyjama vu qu’elle était tombée en même temps qu’elle et espérait que l’inconnue qui était avec elle serait d’accord pour la suivre. D’ailleurs, elle se demandait ce qu’elle foutait là, elle aussi…
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Sujet: Re: Mangez-moi, mangez-moi, mangez-moi [Karine] Sam 22 Mar - 17:50
MANGEZ-MOI, MANGEZ-MOI, MANGEZ-MOI
"Attends…"
Karine fronça les sourcils. Cette voix lui disait quelque chose. Elle la connaissait, mais pas moyen de savoir d'où. Bon, en tout cas, c'était plutôt bon signe. Ca avait peu de chances d'être un psychopathe. C'était forcément quelqu'un de l'institut. Dans tous les cas, amie ou ennemie, cette fille, elle la connaissait. Restait à espérer qu'elle ne lui voulait aucun mal. Parce que là, sa situation était tout simplement désespérante. Consciente, mais incapable de bouger. Du coup elle n'avait pas trop le choix, elle était obligée d'obéir en quelque sorte, et d'attendre, vu que c'était la seule chose qu'elle pouvait faire. Elle se crispa un peu en sentant les mains de l'inconnue se poser sur sa tête avant de glisser le long de ses bras. C'était vraiment flippant. Déjà qu'elle n'était pas très rassurée, là elle paniquait carrément. Elle dut vraiment prendre sur elle pour ne pas essayer lamentablement de se dégager en hurlant, et resta immobile à la place, en respirant aussi discrètement que possible. Finalement, la main de l'inconnue se referma sur la sienne, et elle sentit à la traction sur son bras qu'elle s'était relevée. Hein? Elle voulait juste lui prendre la main en fait?
"Alors, tu sais pas ce qu’on va faire ? On va se tenir la main comme ça et avancer à tâtons jusqu’à la sortie ! Enfin, on va essayer…"
Quoi? Elle ne lui voulait aucun mal? Elle lui proposait de l'aide pour trouver la sortie, même? Karine était un peu perdue. A s'être auto-persuadée que cette fille qu'elle ne connaissait pas avait de mauvaises intentions, elle en avait presque oublié qu'elle se trouvait dans un institut où vivaient des dizaines d'autres adolescents et enfants comme elle. Le noir, les chutes et les bousculades avaient un peu aidé, en même temps... Bon. Elle n'était pas contre hein, mais elle se sentait toujours vidée, elle! Non seulement elle était morte, sans énergie, mais en plus ce satané choc l'avait à moitié assommée, et elle se sentait toujours engourdie. Alors avancer vers la sortie...
"A-Attends! Je... Je veux bien, mais... J-Je peux plus bouger. Je me suis cogné la tête, et... Je... Enfin, j'arrive à peine à parler, alors ramper... c'est pas pour tout de suite. Désolé."
Karine laissa échapper un soupir. Elle peinait à aligner deux mots, elle devait faire pitié à voir. Enfin, plutôt à entendre vu qu'elles se trouvaient dans le noir complet. Attends. Il n'y avait pas une sorte de veilleuse quelque part? Elle avait le souvenir qu'il y avait de la lumière les autres fois, un point lumineux qui l'aidait à se repérer. C'était une sorte de vieil autocollant phosphorescent collé à un mur. Elle parcourut rapidement les murs de la salle du regard, et le repéra enfin, en face d'elles. Donc la sortie se trouvait à l'opposé. Et les interrupteurs se trouvaient du côté droit de la porte d'entrée, quand on était dos à la porte. Ok. Restait à l'expliquer, maintenant.
"Heu... Par contre, je crois... que je sais où est la sortie. C'est derrière nous. Si tu continues tout droit derrière nous, tu... devrais tomber sur la porte d'entrée. Et les interrupteurs sont... sur le mur à côté de la porte. Tu penses que tu... pourrais le faire?"
Restait à espérer de toutes ses forces qu'elle dirait oui. Et avec un peu de chance, le temps qu'elle les atteigne, Karine aurait récupéré assez pour pouvoir bouger. M'enfin ça elle y croyait pas trop, vu la vitesse à laquelle elle avait récupéré ne serait-ce que la parole. La nuit s'annonçait LONGUE.
Mangez-moi, mangez-moi, mangez-moi — avec Karine Arrius
Pour le coup, Gabriel tirait un peu la tronche parce qu’elle était pas trop satisfaite de la situation. C’est sûrement la première fois qu’elle regrette d’avoir voulu manger un truc. M’enfin c’est surtout parce qu’elle préfère être dans son lit bien emmitouflée dans sa couette plutôt que dans le réfectoire, dans le noir à chercher une solution pour réussir à sortir sans plus de bleus. Et sur le moment, Gabriel s’était demandé comment elle faisait d’habitude, pour repartir comme si de rien n’était…
▬ A-Attends ! Je... Je veux bien, mais... J-Je peux plus bouger. Je me suis cogné la tête, et... Je... Enfin, j'arrive à peine à parler, alors ramper... c'est pas pour tout de suite. Désolée.
Ce genre de discours disait quelque chose à Gabriel, ça lui rappelait quelqu’un mais comme elle était pas vraiment sûre de la personne qui était limite emprisonnée avec elle, elle préférait pas lui donner de nom, au cas où, pour éviter d’avoir l’air stupide. Franchement, mieux vaut éviter de hurler « eh Jean-Paul, je t’ai reconnu ! »…
▬ Heu... Par contre, je crois... que je sais où est la sortie. C'est derrière nous. Si tu continues tout droit derrière nous, tu... devrais tomber sur la porte d'entrée. Et les interrupteurs sont... sur le mur à côté de la porte. Tu penses que tu... pourrais le faire ?
Presque par réflexe, Gabriel avait croisé les bras et lâché un « ah ! » assez bruyant et pas du tout naturel. Ouais, parce qu’en fait, vu le nombre de fois qu’elle était venue dans le réfectoire en pleine nuit pour voler de la nourriture comme un petit rat, c’est-à-dire à peu près vingt-cinq mille fois, elle était sûre de connaître assez la salle pour s’y repérer, même dans le noir. En fait, elle partait de la logique que comme elle connaissait la pièce éclairée et qu’elle venait souvent quand c’était noir, eh bah elle était convaincue qu’elle aurait aucun problème pour trouver la sortie. Facileeeee quoi.
▬ Tu parles ça doit pas être plus dur qu’enfiler une chaussette !
Maaaaaais environ douze secondes après avoir dit ça, un truc un peu beaucoup important lui était revenu : Y’A DES PUTAINS DE TABLES POUR LUI BLOQUER LE PASSAAAGE. Et maintenant là tout de suite, les tables et les chaises sont vraiment ses meilleures amies, surtout après le bisou du pied qu’elle a reçu dans l’œil. Bon, alors du coup, là, elle tire la gueule maintenant. Mais elle va pas se laisser faire par quelques tables et des chaises, franchement, ce serait vraiment ridicule.
Et c’est parti. Gabriel prend une tête de gladiateur et remonte bien ses manches pour être sûre qu’elles vont pas redescendre et la souler. Elle commence à avancer tout doucement vers derrière, là où la fille lui avait dit d’aller en fait, avec les bras devant elle pour se protéger du moindre petit truc qui pourrait lui sauter dessus pour l’agresser. Elle allait pas se faire avoir une deuxième fois ! non mais sérieux. Du coup elle couinait pendant qu’elle faisait un maximum de bruit avec les chaises et les tables pour que la fille sache où Gabriel avançait grâce au son, elle espérait que ça comblerait le fait qu’elles soient dans le noir complet.
Karine fronça les sourcils en sentant l'inconnue lui lâcher la main et pousser un cri assez... étrange, pour le coup. Pas moyen de savoir ce que ça pouvait bien signifier, elle allait devoir faire comme si elle n'avait rien entendu. Elle était bien contente d'être dans le noir, finalement, parce qu'elle devait faire pitié à voir, affalée sur le sol sans même la force de se relever. Elle retint un soupir, et attendit une éventuelle réaction de la part de l'inconnue. Qui sait ce qui lui était passé par la tête quand elle avait "grogné". Oui, parce que ça ressemblait plus à un cri animal qu'humain. Enfin bref.
"Tu parles ça doit pas être plus dur qu’enfiler une chaussette !"
Ah d'accord... Karine plissa les yeux de dépit. Elle s'attendait à tout sauf ça. Alors ce cri, c'était le bruit qu'elle faisait quand l'information arrivait à son cerveau? Dit comme ça, ça faisait un peu ordinateur qui annonce avec un petit bip satisfait que votre transfert de données est bien terminé. Et sinon, c'était quoi cette histoire de chaussette? Ce genre d'expressions bizarre lui rappelait curieusement quelqu'un, mais elle n'arrivait pas à mettre le doigt sur qui. Ce n'était pas la première fois qu'elle avait le sentiment que cette inconnue ne l'était pas tant que ça, mais seul l'interrupteur leur dirait si elle s'était trompée ou non... Alors elle était bien contente et soulagée d'apprendre que cette fille avait décidé de se charger de le trouver pour elles deux.
Mais Karine comprit rapidement que ce n'était pas aussi simple. Au bruit, elle pouvait connaître l'avancée de cette fille, et il lui apparut rapidement qu'elle était assez lente, et qu'elle se prenait un peu tout ce qui dépassait. En tout cas, à entendre tout ce bruit, elle ne voyait pas ce que ça pourrait être d'autre. Elle lâcha un gros soupir. Si ça continuait comme ça cette fille serait couverte de bleus par sa faute. Elle était en train de dévier de sa trajectoire, en plus. L'adolescente réunit quelques forces pour s'assoir, et constata qu'elle avait récupéré assez pour pouvoir tenter de se relever. Elle se mit à quatre pattes, puis voyant qu'elle tenait toujours, elle se leva lentement mais sûrement. Elle se sentait tellement soulagée de ne pas être blessée qu'elle ne put retenir un cri de joie.
"J'arrive à me relever! J'ai rien! Attends je vais te rejoindre."
Elle voulut faire un pas en avant, mais à porter tout le poids de son corps, l'autre jambe céda sous elle. Elle s'accrocha instinctivement à la table la plus proche, mais sans autre effet que celui de la renverser. Heureusement pour elle, c'était la seule table sans chaises, mais c'était pour une raison très simple. C'était la table sur laquelle se trouvait son repas. Qui fut, de ce fait, répandu par terre, et, bien évidemment, sur elle. Elle gémit en le comprenant, et avec un gros soupir, se releva péniblement. Puis elle s'assit par terre en plein milieu de l'allée.
"En fait, je crois que je ferais mieux d'attendre que tu allumes. Je vais finir par vraiment me blesser à ce rythme là. Je vais attendre de récupérer un peu plus, pour ne pas prendre de risques inutiles. Heu... Bon courage?"
Elle était quand même étonnée que personne n'ait rappliqué au boucan qu'elles avaient dû faire. La salle devait vraiment être bien insonorisée. Du moins, elle l'espérait, parce que sinon elles étaient dans le pétrin jusqu'au cou, déjà qu'elles n'arrêtaient pas de se prendre la moindre chaise ou table qui traînait.
Mangez-moi, mangez-moi, mangez-moi — avec Karine Arrius
Là pour le coup, Gabriel se servait beaucoup de ses oreilles, comme à chaque fois qu’elle se retrouve dans le noir en fait, mais là encore plus. Elle avait pas envie de se reprendre un truc à la gueule parce que sinon ça allait vraiment l’énerver alors elle se tenait prête pour le moindre truc qui pourrait arriver.
▬ J'arrive à me relever ! J'ai rien ! Attends je vais te rejoindre.
En entendant ça, Gabriel avait fait un grand sourire, même si dans le noir, ça se voyait pas. Ça la rassurait un peu de savoir que la fille avait réussi à se relever sans se faire plus mal et surtout sans se prendre de truc en pleine tronche. Mouais enfin, cette pensée n’avait fait que lui traverser l’esprit juste avant d’être totalement agressée par un gros bruit. Elle avait arrêté de sourire tout de suite et avait même sursauté parce qu’elle avait eu trop peur en fait. Mais le pire c’était de pas savoir ce qui venait de se casser la gueule, elle espérait que ce soit pas l’inconnue qui avait eu la malchance de rater son coup… Elle se taisait, pour entendre un petit signe de vie.
▬ En fait, je crois que je ferais mieux d'attendre que tu allumes. Je vais finir par vraiment me blesser à ce rythme là. Je vais attendre de récupérer un peu plus, pour ne pas prendre de risques inutiles. Heu... Bon courage ?
Ah bah si en fait, c’était bien elle qui s’était ramassée. Bon, apparemment, elle avait rien si elle disait qu’elle allait « vraiment finir par se blesser » ça sous-entendait qu’elle avait failli se faire mal mais que c’était pas le cas. Enfin, c’est ce que Gabriel en déduisait, et c’est aussi pour ça qu’elle s’était pas trop inquiétée, même si elle était à deux doigts de faire demi-tour. Remarque, elle aurait pas eu beaucoup de trajet à faire vu qu’elle avait avancé de quoi ? deux trois mètres ? Elle était loin d’avoir atteint la lumière en plus, elle avait l’impression de ne pas avoir bougé du tout.
▬ Ouais merci, je vais m’occuper de cette saleté de lumière moi, tu vas voir…
Et elle reprit le parcours qu’elle avait stoppé net quand elle avait entendu la jeune fille parler. Au bout de cinq minutes, elle trouvait toujours rien et ça commençait un peu à l’énerver parce qu’elle pensait que l’interrupteur pour allumer la lumière serait plus près que ça, mais elle se trompait. Elle avait à peine fait la moitié du chemin pour l’atteindre. Comme Gabriel n’a jamais été patiente, cette situation la mettait vraiment sur les nerfs alors il fallait bien que ça pette à un moment où un autre, remarque.
▬ RAAAAAAH j’en ai marre de cette histoire !
Et là. Elle a fait l’erreur de donner un grand coup de pied devant elle. Le truc très intelligent sachant que devant elle, y’avait encore une table et que son pied avait atterri pile poil sur une chaise qui, du coup, avait glissé et avait voulu faire un gros câlin à Gabriel. Et Gabriel, elle avait presque oublié où elle était alors évidemment la chaise lui avait fait une peur bleue alors elle s’est empressée de reculer pour lui échapper. Mais derrière y’avait une autre table et elle était tombée dessus en glissant avec la chaise. Et là c’est bien dommage qu’il y ait pas de lumière, enfin heureusement pour elle, parce que le résultat final de tout ça, c’est Gabriel, écrasée sous une chaise et la tête sur une autre. MAGNIFIQUE. Bon, c’est vrai que raconté comme ça, c’est pas très évident de voir la position dans laquelle elle est (surtout qu’il fait noir, haha).
MAIS ! malgré le fait que la pauvre Gabriel se soit écrasé par terre, elle avait gardé en elle le courage d’allumer la lumière. Bon, pas seulement pour elle mais aussi pour la fille qui se trouvait de l’autre côté. Ses pieds pointaient en direction de la lumière, alors Gabriel se pencha et commença à ramper par terre comme un vieux ver de terre dégueulasse vers son ultime buuut ! Elle y allait un peu au hasard alors restait à espérer que ce soit le bon chemin et comme elle était complètement dans le cirage, elle pouvait pas trop réfléchir. Et toujours en rampant, elle avait fini par atteindre un mur. OH MIRACLE. En s’appuyant dessus, elle y avait fait glisser ses mains vers le haut pour trouver un interrupteur et… elle sentait quelque chose qui ressemblait bien à un interrupteur, alors elle se décida à appuyer dessus. ET LA LUMIÈRE FUT. Gabriel en profita même pas, elle se laissa tomber par terre comme un gros caca. Nan mais elle devait avoir une énorme bosse et elle avait fait un effort surhumain n’empêche. En tout cas, elle était tellement sonnée qu’elle avait même pas fait attention…
"Ouais merci, je vais m’occuper de cette saleté de lumière moi, tu vas voir…"
Karine sourit, ravie à l'idée de bientôt pouvoir voir, en effet. D'habitude, se retrouver dans le noir quasi complet ne la dérangeait pas, mais là ça commençait vraiment à bien faire. Après tout, personne n'aimait se prendre des chaises et des tables toutes les deux minutes, alors en plus de la nourriture... En plus, elle mourrait de faim. Elle entreprit de récupérer un peu de ce qui lui était tombé dessus, et trop affamée pour résister à la tentation, elle en goûta un peu. C'était drôlement bon. Si seulement elle ne s'était pas obstinée à refuser de manger le soir, elle n'aurait pas à essayer de reconstituer son repas de la sorte... Heureusement que la lumière était éteinte en fait, parce qu'elle aurait eu honte que quiconque la voit faire une chose pareille.
"RAAAAAAH j’en ai marre de cette histoire !"
Et encore une bonne raison d'apprécier qu'elles soient dans le noir. En entendant Gabriel gueuler et le fracas qui s'en suivit, Karine sursauta, et vu qu'elle tenait le plateau avec le peu de nourriture qu'elle avait pu récupérer à la main, son contenu fut projeté un peu partout. Alors parce que c'était la fois de trop pour ses pauvres nerfs, et qu'elle commençait à en avoir vraiment marre, elle décida de, pour une fois, rester assise par terre, SANS RIEN FAIRE DU TOUT. Sa colère passée, elle se mit à espérer que l'inconnue qui l'aidait ne s'était pas trop fait mal quand même, mais alors qu'elle venait d'ouvrir la bouche pour le lui demander, elle resta immobile en entendant un clic familier et en étant tout à coup éblouie par les lampes de la salle.
Elle cilla à plusieurs reprises pour retrouver une vue normale, puis parcourut la salle du regard, à la recherche de l'inconnue. Elle laissa échapper un petit rire nerveux en voyant le chaos qu'elles avaient mis dans le réfectoire, mais quand son regard se posa sur Gabriel, et en particulier sur son PYJAMA, ce rire léger se transforma vite en fou rire irrépressible. Elle aurait reconnu entre tous ces cheveux multicolores qui dépassaient de ce... cette capuche en forme de tête d'animal?
"NAAAAAAN! Pas possible! Me dis pas que c'est toi, Gabriel! Mais c'est pas sérieux! Oh non j'en peux plus!"
C'était en grande partie ce pyjama juste au top du ridicule qui la faisait rire, mais c'était aussi le souvenir de tout ce qu'elles avaient fait la dernière fois qu'elles s'étaient vues qui l'empêchait de regagner son calme. Elle se souvenait comme d'hier de comment elle était tombée sur Gabriel, au sens propre, du lâché de seau sur la tête du surveillant, et de la manipulation de directeur crédule. Bon, le reste était un peu moins drôle, mais quand même! Tomber sur elle dans un moment pareil! Et puis il fallait reconnaître aussi qu'elle était tellement excédée et épuisée que c'était presque nerveux. Elle était partie pour rire un bon moment, sans pouvoir s'arrêter.
Elle parvint à se calmer au bout d'un bon moment, jusqu'à ce qu'elle baisse les yeux sur elle, et qu'elle constate qu'elle était recouverte de taches de nourriture de la tête au pied. Voire de nourriture tout court, à certains endroits.
"Ah oui, pour info, c'est ça que j'étais venue chercher ici... Mais je pensais pas tomber dessus au sens propre. Et toi?"
Elle parvint à garder son sérieux juste le temps de poser cette dernière question, après quoi elle éclata une nouvelle fois de rire. Elle en avait tellement marre qu'elle n'en pouvait plus, et ce rire était un peu le signe qu'elle était à bout de nerfs, au fond. Surtout qu'elle n'était pas vraiment du genre à rire pour un rien. Mais bon, la situation était aussi hilarante que frustrante, alors elle espérait au fond d'elle même que son mal-être passerait inaperçu.
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Sujet: Re: Mangez-moi, mangez-moi, mangez-moi [Karine] Jeu 1 Mai - 11:48
Mangez-moi, mangez-moi, mangez-moi — avec Karine Arrius
Maintenant qu’elle était étalée par terre, il manquait plus que la couverture et l’oreiller pour que Gabriel se croit dans son lit. Bon, le sol était un peu plus dur que son matelas, mais elle s’en était pris tellement sur la tronche qu’elle s’en moquait presque vu qu’elle était déjà à moitié assommée. Alors là, elle avait plus la force de bouger, limite elle allait s’endormir par terre comme une grosse merde. Là franchement, elle faisait trop pitié, il manquait plus que la petite tasse à côté d’elle pour qu’on lui donne une pièce.
▬ NAAAAAAN ! Pas possible ! Me dis pas que c'est toi, Gabriel ! Mais c'est pas sérieux ! Oh non j'en peux plus !
Si le silence s’était prolongé, Gabriel aurait sûrement fini par s’endormir par terre pour de vrai, c’est pour ça qu’elle avait quand même réagi d’une manière assez molle en relevant un tout petit peu la tête en baragouinant un vague « hein quoi ? », un œil fermé et l’autre à peine à moitié ouvert. L’inconnue qui était là l’avait appelée par son prénom donc ça voulait dire qu’elle se connaissait... Le rire qu’elle entendait lui rappelait encore quelqu’un, enfin, toujours la même personne, mais il fallait qu’elle se décide à se relever pour en être sûre. Et c’est ce qu’elle fit, en réunissant le peu de force qui lui restait, elle se redressa en s’aidant de ses mains pour se laisser tomber sur ses fesses, après, elle se frotta les yeux, histoire de se réveiller un peu quand même.
▬ Ah oui, pour info, c'est ça que j'étais venue chercher ici... mais je pensais pas tomber dessus au sens propre. Et toi ?
Alors là, Gabriel a presque arrêté de respirer en voyant qui était là avec elle depuis le début, contre qui elle s’était cognée et qui lui était tombé dessus. Bon, au moins, elle s’était pas trompée, elle était pratiquement sûre que c’était bien elle, ça confortait Gabriel dans l’idée qu’elle était pas totalement nulle pour reconnaître les gens à leur voix, c’est quand même assez pratique.
▬ KARINE ! et Gabriel commença à courir entre les tables pour finalement se jeter sur l’interpellée d’un grand bond pour lui faire un gros câlin, c’est horrible, j’ai eu trop peur ! J’ai cru que t’étais un tueur en série !
Oui Gabriel avait com-plè-te-ment zappé la question de Karine, en fait, elle était tellement contente de voir que c’était elle qui était là qu’elle avait pas pu se retenir, au point même d’oublier ce que Karine lui avait dit la dernière fois qu’elles s’étaient vues, concernant l’espace vital… Elle se fichait aussi qu’elle soit pleine de nourriture, en fait elle l’avait même pas remarqué sur le moment. Et la grosse frayeur qu’elle venait d’avoir la faisait même pleurer. Alors elle était là, à chialer comme une gamine a qui on a fait trop peur dans les bras de Karine. Et d’un seul coup, elle attrapa sa capuche et la tira jusqu’à son nez de façon à cacher ses yeux.
▬ Oh, me regarde pas, j’ai trop honte !
Alors là oui, elle avait trop honte, parce que non seulement elle pleurait comme un caca, mais aussi parce que ses cheveux c’était juste LE BORDEL INTÉGRAL, mais surtout, surtout parce qu’elle avait pas ses lentilles. Bah non, elle garde pas ses lentilles pour dormir, ça semble logique, enfin, sauf quand elle les oublie et même si ça arrive assez souvent, là c’était pas le cas. Et quand elle porte pas ses lentilles et que quelqu’un la voit comme ça, Gabriel est gênée à en crever parce qu’elle aime vraiment pas la couleur de ses yeux. Bon, les piercings elle avait l’habitude de dormir avec maintenant alors elle les garde tous, mais en plus, elle était pas maquillée non-plus. Elle se disait qu’elle devait ressembler à un cul en fait. Voilà.
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Sujet: Re: Mangez-moi, mangez-moi, mangez-moi [Karine] Ven 30 Mai - 6:16
MANGEZ-MOI, MANGEZ-MOI, MANGEZ-MOI
En s'entendant rire de manière irrépressible comme c'était le cas en cet instant, Karine ne put s'empêcher de penser qu'elle était vraiment à bout de nerfs pour en arriver à ça. Rire n'était pas, mais alors pas du tout dans ses habitudes. C'était quelque chose de tout sauf naturel chez elle. Et avec son détachement habituel, elle se disait malgré elle qu'elle devait être allée trop loin. Elle s'était elle même infligée des sortes d'épreuves comme le fait de tenir sans manger, ou sans peindre, alors qu'elle savait pertinemment que ça ne ferait qu'aggraver les choses. Alors pourquoi? Oui. Elle pensait à ça tout en riant. Et le pire, c'est que ça c'était normal pour elle, mais pas rire. Cherchez l'erreur! De toute manière, Gabriel, ne pouvant ni lire dans ses pensées ni réaliser qu'elle riait en grande partie par mal-être, interrompit rapidement cette réflexion.
"KARINE ! C’est horrible, j’ai eu trop peur ! J’ai cru que t’étais un tueur en série !"
Le rire de Karine s'étrangla lorsqu'elle sentit tout à coup son amie la serrer dans ses bras et s'agripper à elle, même couverte de nourriture. L'adolescente ne s'y attendait pas, mais alors pas du tout, et faillit repousser brutalement Gabriel avant de souvenir que ce n'était pas n'importe qui. Elle n'allait quand même pas la traiter comme une inconnue... Même si encore une fois elle n'avait pas l'air de comprendre le concept de "l'espace vital". Et puis la pauvre, elle était en train de pleurer. Elle se contenta de froncer les sourcils, et d'essayer doucement de se dégager, mal à l'aise.
"Du calme, Gabriel! Tu m'étouffes, là! Et puis quand même, un tueur en série... T'as regardé un film d'horreur pour imaginer un truc pareil dans un institut où on soigne les phobiques? C'est ridicule quoi!"
Dit celle qui avait cru avoir affaire à un psychopathe. Oui, Karine avait toujours été et resterait toujours de mauvaise foi. D'autant que côté ridicule, elle était pas mal aussi, à s'assommer à une chaise en faisant un bond en arrière, terrifiée. C'est vrai que rentrer dans quelqu'un, ça a de quoi vous donner des cauchemars à vie, hein. C'est TEEEELLEMENT terrifiant... Mais en tout cas elle commençait vraiment à en avoir marre que Gabriel la colle comme ça. Elle avait une tolérance très faible aux contacts physiques non autorisés, et là sa patience était déjà à bout. Surtout qu'elle s'accrochait bien, hein! Mais elle était pas une peluche quoi! Elle voulait juste respirer un peu, et puis Gabriel avait quand même pas besoin de l'étrangler à moitié comme ça pour se remettre de ses émotions, si?!
"Oh, me regarde pas, j’ai trop honte !"
Karine fronça les sourcils en voyant Gabriel la lâcher pour rabattre sa capuche sur sa tête. Elle voulait cacher quoi? Qu'elle pleurait? Si c'était ça elle n'était vraiment pas discrète. D'autant que sa capuche était bien plus ridicule que les larmes qui coulaient sur ses joues. Enfin, il valait mieux éviter de le lui dire, ça ne risquait pas de l'aider à se calmer. Mais dans tous les cas, elle avait cessé de l'agripper pour le moment, ce qui était une bonne chose. Elle était soulagée de plus se sentir prisonnière de la sorte. Alors quand elle vit que Gabriel s'apprêtait à recommencer à la prendre pour un ours en peluche, Karine la repoussa malgré elle. Elle ne l'avait pas poussée très fort, mais assez pour la faire tomber à la renverse, apparemment. Elle se sentit instantanément coupable, et s'agenouilla à côté d'elle.
"P-pardon, je suis désolée. Mais tu sais, je ne supporte vraiment pas qu'on me touche comme ça sans mon accord. J'ai du mal avec les contacts physiques... Ca va, tu t'es pas fait trop mal?"
Karine fronça les sourcils en réalisant que la capuche de Gabriel s'était à nouveau traîtreusement retirée pendant sa chute. Elle réprima un nouveau rire nerveux, en voyant ses cheveux dans un bazar indescriptible de couleurs, mais ce qui la marqua surtout, ce fut ses yeux. Elle avait une bonne mémoire visuelle, et remarqua immédiatement la différence.
"Oh... Je me disais bien que le rose ça pouvait pas être une couleur d'yeux naturelle. C'est des lentilles alors?"
HRP:
Sorry du temps d'attente hyper long... J'espère que ça te plaira =3
Invité
Sujet: Re: Mangez-moi, mangez-moi, mangez-moi [Karine] Mar 24 Juin - 12:04
Mangez-moi, mangez-moi, mangez-moi — avec Karine Arrius
Bon là, Gabriel, s’était n’importe quoi. Franchement, une photo à ce moment précis ou elle reniflait de façon bien élégante aurait été culte. Et avant même d’avoir eu le temps de dire ouf, Gabriel se retrouva sur les fesses…encore. Décidément, cette nuit, ses fesses avaient bien envie de copuler avec le sol, c’est le cas de le dire ! Et c’est sûr qu’elle commençait sérieusement à en avoir assez de se retrouver sur le cul pour un oui ou pour un non. Mais pour ne pas s’énerver, elle se disait que ça musclait son fessier… Non, elle y croyait pas une seconde, mais ça suffisait à la faire se contrôler donc bon. S’il fallait dire la vérité, sur le moment, ça l’avait un peu agacée que Karine la repousse de cette façon. Surtout qu’elle cherchait pas à l’agresser quoi, elle voulait juste un peu de réconfort. Mais c’est vrai qu’elle avait absolument pas fait gaffe à ce que Karine pourrait ressentir et comment elle pourrait prendre ce câlin si soudain. MAIS C’ÉTAIT JUSTE DE L’AMOOOUR.
▬ P-pardon, je suis désolée. Mais tu sais, je ne supporte vraiment pas qu'on me touche comme ça sans mon accord. J'ai du mal avec les contacts physiques… Ça va, tu t'es pas fait trop mal ?
Gabriel releva la tête pour regarder Karine. Enfin, pour la dévisager, plutôt, et sans le faire exprès. Elle était encore un petit peu choquée qu’elle la pousse comme ça, mais c’est surtout qu’elle ne s’y attendait pas du tout. Bon, quand même, elle secoua la tête en haussant les sourcils comme si elle voyait Karine avec des cornes sur la tête. Après, elle sentait bien qu’elle était un peu gênée de ce qui venait de se passer, elle l’avait sûrement poussée comme par réflexe. Et c’est parce que Gabriel se disait ça qu’elle n’en voulait pas plus à Karine, et puis de toute façon c’était pas si grave, c’est pas comme si elle lui avait tiré dessus quoi.
▬ Eh…nan nan, ça va !
Et en voyant Karine qui changeait complètement d’expression, un de ses sourcils retomba immédiatement. C’est vrai, dans le feu de l’action, Gabriel n’avait même pas senti que sa capuche était tombée, c’est pour ça qu’elle n’avait pas compris pourquoi Karine réagissait comme ça.
▬ Oh... Je me disais bien que le rose ça pouvait pas être une couleur d'yeux naturelle. C'est des lentilles alors ?
Et c’est seulement à ce moment-là que Gabriel s’était rendue compte que sa capuche l’avait abandonnée à son triste sort. Pfff, quelle lâche. Mais si Karine n’avait pas parlé de la couleur de ses yeux, c’est évident que Gabriel aurait pas fait gaffe du tout. Mais bon, là du coup, elle avait cligné des yeux en se grattant la tête pour ensuite essayer de donner un aspect convenable à ses cheveux, sans y arriver bien sûr. Après, en faisant un petit sourire coincé, elle s’était penchée en avant pour essayer de se relever.
▬ Ça casse la magie, hein ? C’est un peu le secret évident que tout le monde connaît mais que personne ne doit voir… Genre, personne doit le savoir que j'ai les yeux verts en vrai !
Elle met son index sur sa bouche et mîme un "chut" en regardant Karine dans les yeux. Encore plus gênée, Gabriel était presque rouge de honte. Personne ne pouvait deviner combien de temps Gabriel passait à se coiffer, se maquiller (enlever les cheveux qui étaient coincés dans ses piercings aussi), parfois à chercher comment s’habiller… Alors ? Deux heures. DEUX HEURES MINIMUM. Sérieusement, elle a du temps à perdre. Et c’est pas fini ! Bien sûr, elle accorde tout ça avec ses fringues, parce que sinon c’est pas drôleee. Bon, après, elle assumerait pas le fait de sortir sans être maquillée, coiffée, blablabla, d’une certaine façon très précise. Elle a l’impression que ça casse son image quand elle se prépare pas, mais ça arrive aussi que la flemme prenne possession d’elle, faut pas croire. Du coup, des fois elle se force alors qu’elle a pas envie, mais elle se dit que c’est pour la bonne cause…
Hors-rp:
Pardon, c’est un peu moyen, j’suis pas très fière, mais j’espère quand même que ça ira :<
Karine Arrius
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DOSSIER ÂGE : 17 ans PROBLÈME : Chromatophobie (peur du blanc) LIBRE RP : Toujours dispo!
Karine se retint de soupirer en dévisageant un peu Gabriel. Elle sentait bien qu'au fond elle l'avait vexée en la repoussant de la sorte, et elle pouvait le comprendre. Après tout, Gabriel voulait juste un câlin pour être réconfortée après avoir eu drôlement peur, c'était une réaction relativement normale. Oui bon, elle trouvait quand même ça un peu exagéré. Il faut dire qu'elle n'avait pas vraiment l'habitude de pouvoir compter sur qui que ce soit, quoi qu'il arrive, alors avoir BESOIN d'un appui en cas de frayeur comme ça avait l'air d'être le cas pour Gabriel, ça la dépassait un peu. Dans tous les cas, elle s'en voulait un peu de lui faire de la peine, parce qu'au fond elle l'appréciait. Mais c'était plus fort qu'elle, c'était SON espace vital, et quiconque y pénétrait sans son accord l'agressait. Enfin... En se reconcentrant sur Gabriel, elle réalisa que sa question l'avait surprise. Elle en avait sûrement oublié qu'elles se trouvaient au beau milieu de la nuit, et donc qu'elle ne portait pas ses lentilles. L'adolescente sourit en la voyant tenter vainement de remettre de l'ordre dans ses cheveux avant de répondre.
"Ça casse la magie, hein ? C’est un peu le secret évident que tout le monde connaît mais que personne ne doit voir… Genre, personne doit le savoir que j'ai les yeux verts en vrai !"
Karine fronça les sourcils, surprise. C'était un peu étrange. Elle ne voulait pas que l'on sache qu'elle avait les yeux verts? Elle ne comprenait pas qu'elle, qui avait l'air de se ficher de ce que les autres pensaient d'elle, puisse vouloir cacher sa véritable nature aux gens. Parce que c'était un peu ça, non? En voulant cacher sa couleur d'yeux naturelle sous des lentilles, c'était une partie d'elle même qu'elle rendait secrète. Donc c'était ce qu'elle était, dans son intégralité, qu'elle cachait. Car chaque détail infime faisait qu'on était ainsi et pas autrement, pour Karine. Si un détail manquait à l'appel, ce n'était pas la même personne. Peut-être que tout le monde ne le voyait pas ainsi, et que ce n'était que sa manière de voir le monde, en prenant en compte le moindre détail, qui posait problème dans ce cas là. Mais si ce n'était pas le cas, alors la personnalité de Gabriel était beaucoup plus compliquée que ce qu'elle pensait. Et ça l'intriguait. Enfin pas question de poser la question directement. C'était bien son genre de s'imaginer des choses, alors elle allait attendre d'avoir plus de preuves, avant de tirer des conclusions.
"D'accord, je comprends. Je ne dirai rien. Par contre, il y a une question que je me pose. Puisque tu veux tellement que ça reste un secret, pourquoi as-tu pris le risque de venir jusqu'ici au beau milieu de la nuit, sans tes lentilles? Qu'est-ce que tu es venue chercher ici?"
Puis elle se souvint qu'elle était toujours pleine de nourriture, et constata les dégâts, dégoûtée. Elle qui détestait gâcher la nourriture... Et puis le mélange repas/poussière/saleté n'était pas vraiment appétissant, alors elle savait d'avance que même en se forçant, elle serait incapable de manger ça. Et puis de toute manière ça ne ferait que la rendre malade... Elle lâcha un soupir, en essayant d'essuyer le plus gros de la bouillie accrochée à ses vêtements.
"Je pourrai pas retourner dormir dans un état pareil, moi. Il va falloir que je prenne une douche. Et tout ça sans me faire prendre. Et bah... Ca m'apprendra à sauter les repas."
HRP:
Désolée du temps de réponse, mais j'ai eu du mal ces derniers temps, en quelque sorte... J'espère que ma réponse t'ira quand même ^^'
Gabriel commence à sentir son œil lui piquer de nouveau. Sûrement à cause du pied de chaise qu'elle a reçu dedans un peu plus tôt. Elle s'était dit qu'elle finirait sûrement avec un coquard, et elle avait de plus en plus peur que ça arrive vraiment. Son premier réflexe, encore une fois, c'est de le frotter avec le dos de sa main. Oui, réflexe complètement stupide, en effet. Parce que finalement, le frotter comme ça ne va faire qu'accentuer le picotement, et en plus, elle risque d'y mettre des saletés avec tout ce qui se trouvait par terre. Les larmes lui remontent aux yeux, mais c'est évidemment à cause de la gêne occasionnée. Gabriel prend trente secondes pour regarder Karine uniquement de l’œil droit, et voit qu'elle fronce un peu les sourcils.
▬ D'accord, je comprends. Je ne dirai rien. Par contre, il y a une question que je me pose. Puisque tu veux tellement que ça reste un secret, pourquoi as-tu pris le risque de venir jusqu'ici au beau milieu de la nuit, sans tes lentilles ? Qu'est-ce que tu es venue chercher ici ?
Gabriel marmonne un merci un peu étouffé. Elle n'a pas bien compris pourquoi Karine fronçait les sourcils, mais elle ne va pas le relever. Gabriel se doute qu'elle doit être dans l'incompréhension, comme si, à cet instant précis, on en avait quelque chose à faire des lentilles ou de la coupe de cheveux. Bien sûr, la coquetterie peut parfois passer au second plan, mais Gabriel est un peu trop attachée à l'image qu'elle renvoie pour prendre du recul à ce niveau.
▬ Oh, euh... Je crevais la dalle... C'est bon, me juge pas !
Oui, Gabriel est une grosse morfale. Mais c'est pas de sa faute, c'est son corps qui réclame ! ...ouais, c'est plus simple pour elle de se dire ça. Et évidemment que non, cette excuse ne passe avec personne. Faut vraiment être naïf pour la croire. Mais si elle, elle y croit, c'est pas si grave que ça... À force de s'entraîner inconsciemment, Gabriel est devenue une experte en matière de se voiler la face, et ça concernant la majorité de sa vie. D'ailleurs, en y pensant, elle est un peu dérangée par un gargouillement à l'intérieur de son ventre. En même temps, c'est vrai qu'elle n'a pas eu le temps d'aller chercher la bouffe tant convoitée. Bah oui, avec toute cette histoire et sa rencontre fortuite avec Karine, Gabriel a du dire bonne nuit à son objectif. Elle se frotte le ventre (comme si ça allait l'empêcher de le sentir creux), et regarde Karine en lui faisant un sourire crispé et même gêné. Une seconde, elle serait pas en train de rougir là ?
▬ Je pourrai pas retourner dormir dans un état pareil, moi. Il va falloir que je prenne une douche. Et tout ça sans me faire prendre. Et bah... Ça m'apprendra à sauter les repas.
Gabriel commença à se triturer les cheveux. En retirant sa capuche (par un énorme effort de volonté), elle attrapa quelques mèches qui se trouvaient d'un côté de sa tête pour les déplacer de l'autre. Ces mèches la gênaient parce qu'elle sentait que ça lui tirait le crâne à certains endroits, et franchement y'a mieux niveau confort. C'est surtout qu'elle commençait à sentir une bosse pousser au dessus de son crâne. Bon, ok, à la voir comme ça, il aurait été légitime que Karine se demande si elle l'écoutait vraiment, c'est vrai qu'elle avait l'air plutôt concentrée sur ses cheveux que sur son interlocutrice... et peut-être que c'était pas aussi faux que ça après tout. Suite à la réflexion de Karine, Gabriel revient à elle avec un petit « hein ? » discret mais révélateur du manque d'attention dont elle a fait preuve. Elle redresse la tête vers Karine et la regarde attentivement, comme si elle espérait pouvoir récupérer les éléments ratés juste en les cherchant dans ses yeux... Sauf qu'en faisant ça, Gabriel a un bref éclair de génie en se disant que Karine va forcément voir la panique remplie d'incompréhension dans ce regard, donc à la place, elle essaye de coudre ensemble les bouts de phrases entendus et de faire le lien entre tout ça.
▬ Euh, quoi ? Sauter les repas ? Pourquoi t'as fait ça ?
Et c'est qu'elle y arrive en plus ! Saluons l'exploit. Oui, elle a un peu marché sur les œufs au début, mais elle est finalement retombée sur ses guiboles (ok j'arrête avec les phrases toutes faites.) Elle regarda Karine de haut en bas et s'arrêta sur toute la nourriture qui se trouvait sur elle.
▬ Ah ! Alors c'était ça le bruit d'assiette renversée !, elle fit la grimace, Ew... C'est sûr que c'est un peu dégueulasse...
Puis d'un coup, elle se mit à penser à quelque chose. Elles avaient fait un vacarme MONSTRE, et peu importe à quel point le réfectoire est isolé, c'était impossible que personne n'aie entendu quelque chose. Et même par précaution, il valait mieux pour elles qu'elles sortent d'ici au plus vite, quitte à laisser les tables et les chaises dans un tel bazar. Alors délicatement, Gabriel prend l'initiative d'attraper la main de Karine pour l'entraîner avec elle dehors. Sans la brusquer, puisqu'elle s'en est pris plein la figure elle aussi, la pauvre. Gabriel passe devant et pousse ce qui pourrait être un obstacle, pour atteindre de nouveau la porte et pour sortir du réfectoire en prenant soin d'éteindre la lumière avant (bah oui, faut pas laisser de trace.) Elle traîne Karine derrière elle en trottinant jusqu'à un petit coin du couloir éloigné de la pièce où elles peuvent se camoufler à la nuit.
▬ Bon voilà, on est mieux dehors que dedans, mieux vaut éviter de nous créer plus de problèmes, on a assez donné la dernière fois.
Elle sourit à Karine et, un peu par pitié, commence à épousseter ses fringues du bout des doigts. Oui ça la dégoûte un peu (elle est dégoûtée par de la bouffe, c'est parfaitement logique), mais voir sa copine dans cet état lui fait un peu de peine quand même. Elle attrape les petits bouts de bouffe et les retire de ses vêtements en les laissant tomber par terre sans aucun problème. Gabriel pense brièvement aux femmes de ménage qui devront ramasser ça, mais franchement, pour le coup elle s'en fiche. Quelle bonté d'âme…
Karine Arrius
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Donc, c'était parce qu'elle avait faim que Gabriel s'était introduite dans le réfectoire? Karine la dévisagea quelques secondes, un certain nombre de questions traversant son esprit. Est-ce que c'était une mauvaise habitude, ou une situation exceptionnelle? Est-ce qu'elle avait sauté des repas elle aussi? Et attendez, pourquoi elle fermait un de ses yeux? Hum, elle s'était peut être fait mal tout à l'heure pendant leur "courageuse" expédition qui s'était terminée en frayeur nocturne? Dans tous les cas, ça préoccupait tellement Karine qu'elle avait cessé d'épousseter ses vêtements. Les yeux, c'était vachement fragile, si jamais elle c'était blessée par sa faute... Mais Gabriel reprit la parole avant qu'elle n'ait le temps de l'évoquer.
"Euh, quoi ? Sauter les repas ? Pourquoi t'as fait ça ?
- Heu... C'est un peu compliqué...
- Ah ! Alors c'était ça le bruit d'assiette renversée ! Ew... C'est sûr que c'est un peu dégueulasse...
- Ouais, et immangeable... Quel gâchis, j'ai vraiment merdé sur ce coup."
Puis alors qu'elle était encore un peu plongée dans ses pensées, en train de culpabiliser en pensant à ce que ça avait dû représenter comme organisation et risques à la fois pour elle et les surveillants, pour rien, elle sentit Gabriel lui attraper la main et la tirer vers la sortie. Malgré la surprise et son aversion pour le contact physique, elle la suivit sans broncher. La pauvre, elle s'était déjà faite repousser un certain nombre de fois dans la soirée, et elle était à moitié borgne, Karine allait quand même pas lui casser le bras en plus! Heureusement pour elle, son dos ne lui faisait plus trop mal, parce que sinon, la question ne se serait même plus posée. A cause des réflexes légèrement... agressifs de Karine, elle aurait fini avec un peu plus qu'un bras cassé.
Elles arrivèrent donc sans encombre à l'abri des regards, loin du réfectoire en piteux état, entre les chaises, tables et nourriture renversées. Une belle surprise en perspective pour la prochaine personne qui y allumerait la lumière. Soulagée de ne plus avoir à tenir la main de Gabriel, Karine lâcha un soupir, passant machinalement sa main dans ses cheveux, avant de se souvenir avec une grimace de dégoût qu'ils étaient plein de nourriture, à cause de sa chute dans le réfectoire. Elle commença à essayer d'en enlever un peu, et n'écouta que distraitement ce que disait Gabriel.
"Bon voilà, plutôt dehors que dedans, mieux vaut éviter de nous créer plus de problèmes, on a assez donné la dernière fois."
Karine sursauta légèrement lorsque Gabriel se mit à épousseter ses vêtements, visiblement dégoûtée par le mélange de poussière, de saleté et de nourriture qui les couvrait par endroits. Mais elle la laissa faire, juste un peu crispée. Elle se dégagea juste pour se plaquer contre le mur en entendant soudain des bruits de pas à l'étage se diriger vers le réfectoire, et plaquant son bras contre Gabriel, elle intima à cette dernière de faire de même. Enfin, disons plutôt qu'elle la plaqua contre le mur, la salissant un peu au passage, ce serait plus juste. Elle attendit qu'ils rentrent dans le réfectoire en protestant, puis elle se tourna vers Gabriel, un peu paniquée.
"Quand ils vont se rendre compte qu'il y a personne à l'intérieur, ils vont se mettre à chercher. Faut qu'on bouge, et vite! Si on se dépêche, on doit pouvoir monter à l'étage sans se faire prendre, et vu qu'ils en viennent, ils vont pas aller chercher là haut! Go!"
Sans se soucier des belles marques laissées sur le mur, elle prit à son tour la main de Gabriel, et se mit à courir aussi silencieusement que possible vers les escaliers, tout en s'assurant qu'elle puisse suivre, et que les surveillants ne soient pas dans les parages. Elle s'interrompit quelques secondes pour s'assurer que trop occupés à fouiller le réfectoire, les adultes ne penseraient pas à se retourner vers les escaliers, puis elle recommença à tirer Gabriel vers l'étage. Elle ne s'arrêta qu'une fois sûre qu'elles étaient trop loin pour que les surveillants ne puissent les repérer de vue.
"On devrait être tirées d'affaire, tant qu'on traîne pas trop dans les parages... Par contre faut vraiment que j'aille me laver, je suis dans un sale état...
- Karine... pourquoi ne suis-je pas surprise?"
Karine fit un véritable bond en entendant subitement une voix familière juste derrière elles. Il lui fallut plusieurs secondes pour que son cœur se calme enfin un peu, et lui permette de reconnaître la silhouette qui les toisait d'un air sévère. Même si en réalité, l'infirmière était juste sincèrement fatiguée et exaspérée de la trouver encore impliquée dans des problèmes. Elle lâcha un soupir lourd de sens quand à sa joie d'avoir été réveillée en pleine nuit. Mais par prudence, Karine posa une main sur l'épaule de Gabriel, pour lui faire comprendre qu'il valait mieux reculer, "au cas où".
"Qu'est-ce que vous faites ici?
- Je pourrais vous poser la même question, même si la réponse me parait évidente, en voyant votre état... Figurez vous qu'on m'a réveillée. Avec un boucan pareil, les pauvres s'attendent sûrement à trouver au moins un mort et trois blessé."
Elle sembla s'amuser un peu de sa propre blague, sûrement à cause de la fatigue, qui paraissait clairement sur son visage. Puis elle sembla se souvenir de la présence de Gabriel, et lui jeta un regard intrigué. Peut être parce qu'elle ne l'avait jamais vraiment eue à charge durant son séjour, contrairement à Karine qui avait dû subir des soins assez fréquents. Ou peut être parce qu'elle était toujours dans son pyjama particulièrement discret.
" Miss Meery, c'est ça? Je n'ai pas eu l'occasion de vous rencontrer, mais on m'a parlé de vous. Enfin... Une volontaire pour m'expliquer la raison de ce bazar?"
HRP:
Voilà, j'ai rajouté l'infirmière à l'histoire, si jamais tu préfères faire sans, je peux le modifier, hésite pas!
Alors que Karine entraînait Gabriel dans une folle course sympathique et endiablée entre amies, cette dernière prit deux secondes pour se retourner brièvement pour voir si cet élan soudain avait été provoqué par l'arrivée d'un surveillant. Finalement, elle n'avait même pas pu voir quoi que ce soit. Elle s'était contentée de suivre Karine en silence (bon ok, elle respirait peut-être un petit peu fort). Une fois arrêtées, Gabriel s'appuya d'une main sur le mur et inspira un bon coup, comme si elle venait de courir un marathon, alors qu'elle venait sûrement de faire... allez, une petite centaine de mètres à tout casser. Mais bon, Gabriel n'a jamais été une grande sportive. On ne peut pas avoir la tête et les jambes, comme on dit ! Le problème, c'est que Gabriel n'a jamais eu ni l'un ni l'autre.
▬ On devrait être tirées d'affaire, tant qu'on traîne pas trop dans les parages... Par contre faut vraiment que j'aille me laver, je suis dans un sale état...
Alors que Karine parlait encore de son nouveau look : pyjama et nourriture, prototype printemps 2042, Gabriel n'avait franchement pas pu s'empêcher de pouffer de rire à nouveau. C'était pas très gentil, mais voir la pauvre fille dans cet état la faisait quand même rire. Bon, la nourriture était gâchée, mais ça restait juste de la nourriture. C'est pas comme si elle était recouverte d'un espèce de produit radioactif et qu'elle allait exploser dans dix minutes top chrono. Gabriel s'apprêtait à répondre quelque chose à Karine, mais elle s'est entendue être coupée dans son élan.
▬ Karine... pourquoi ne suis-je pas surprise ?
Gabriel, qui était toujours appuyée sur le mur, se retourna tellement rapidement qu'elle sentit son cerveau cogner contre les parois de son crâne. Elle dévisagea la femme qui se trouvait à présent devant elle et Karine, et presque par réflexe, fit un pas en arrière. On aurait dit qu'elle venait de voir une revenante.
▬ Qu'est-ce que vous faites ici ?
▬ Je pourrais vous poser la même question, même si la réponse me parait évidente, en voyant votre état... Figurez-vous qu'on m'a réveillée. Avec un boucan pareil, les pauvres s'attendent sûrement à trouver au moins un mort et trois blessés.
À cette dernière phrase, Gabriel n'avait pas pu s'empêcher de glousser, mais se reprit à la seconde suivante pour essayer de garder une contenance. Et par contenance, il s'agissait plus d'un mélange bizarre entre de la surprise, de la peur et de l'incompréhension. En même temps, oui. Gabriel était face à une colle là. Karine connaissait cette femme, c'était évident, mais pas elle. Elle n'envisagea pas une seule seconde qu'elle pouvait être l'infirmière, ça non, limite elle avait oublié tous les adultes SAUF ceux qui étaient sûrement en train de chercher les fauteurs de trouble qui venaient de retourner le réfectoire.
▬ Miss Meery, c'est ça ? Je n'ai pas eu l'occasion de vous rencontrer, mais on m'a parlé de vous.
En entendant son nom, Gabriel s'était complètement crispée. Bah oui, selon elle, ce n'est jamais une bonne chose quand une forme d'autorité (quelle qu'elle soit) connaît son nom. Et c'est dans des moments comme ceux-là qu'elle regrette presque ses cheveux multicolores ou carrément son look décalé, parce que oui, on la reconnait assez facilement du coup. Elle aime se faire remarquer, ok, mais pas pour les mauvaises raisons. Si elle avait pu rester dans l'ombre par rapport à "l'affaire du réfectoire hanté bouhouhou...", ça l'aurait bien arrangée. D'un geste rapide, elle se pointa elle-même du doigt, comme si elle n'avait aucune idée de ce que la femme face à elle venait de lui dire. Si elle avait cru qu'un : "je pardon madame, je pas comprends ce que t'as dire" pouvait la sauver, elle aurait limite essayé d'imiter un accent d'Europe de l'Est pour se tirer d'affaire. Mais malheureusement, il était bien trop tard, et dans tous les sens du terme.
▬ Enfin... Une volontaire pour m'expliquer la raison de ce bazar ?
Très franchement, Gabriel n'avait aucune envie de se justifier à ce moment-là. Au contraire d'ailleurs, elle se disait qu'en ne donnant aucune explication sur leur présence dans ce couloir, Karine et elle pourraient au moins laisser planer le doute et revendiquer la présomption d'innocence, votre honneur !
▬ C'est qui celle-là ? murmura Gabriel à Karine, sans aucune discrétion.
Au moment même où le "celle-là" sortit de la bouche de Gabriel, elle sentit le regard lourd de l'infirmière qui pesait sur elle. Il y avait de quoi, personne n'aime être appelé de cette façon par quelqu'un qui se trouve juste en face de soi. Mais ça, Gabriel n'y avait pas pensé, et s'en moquait pas mal. Quand elle regarda à son tour l'infirmière, elle ne prit même pas la peine de se fendre d'une excuse.
Alors que Gabriel se croyait partie dans un combat de regards du genre "la-première-qui-baisse-les-yeux-a-perdu" avec l'infirmière, elle entendit des bruits venant de l'autre bout du couloir. Gabriel se pencha un peu sur sa gauche, pour que son regard passe au-dessus de l'épaule de l'infirmière et pour voir le fond du couloir. Bon, évidemment, il faisait noir, donc elle ne parvenait pas à voir grand chose. La pensée de se faire prendre ne lui plaisait que moyennement, alors si elle pouvait passer entre les mailles du filet, elle serait satisfaite.
▬ Finalement, je suis pas sûre de vouloir savoir. Je préférerais qu'on fasse comme s'il ne s'était rien passé, et qu'on retourne toutes les trois se coucher.
Pour accompagner cette "requête", Gabriel posa machinalement sa main sur le bras de Karine et tira légèrement sa manche, comme pour lui faire comprendre de façon plus claire qu'il valait mieux ne pas rester ici. Elle avait bien oublié le fait que Karine voulait prendre une douche pour se libérer de sa tenue à la dernière mode.
▬ C'est ce que vous comptez faire ?
▬ Exactement. D'ailleurs, j'espère que l'idée de nous dénoncer ne vous a pas traversé l'esprit, de toute façon, on ne vous a rien avoué. Enfin, croyez-moi, ça serait une très mauvaise idée, je commence à en avoir assez de me faire prendre par la direction.
À l'écouter, on aurait dit que Gabriel se croyait vraiment dans une série criminelle, et que sa vie et sa liberté étaient en jeu. En réalité, c'était sa réputation qui était en jeu. Bah ouais, comme elle venait de le dire, Gabriel s'était faite remarqué un peu trop dernièrement. Déjà le jour où elle a rencontré Karine (qui était un peu en train de devenir sa complice de crime), mais pas seulement. Depuis l'affaire du seau d'eau, elle avait fait plusieurs caprices en refusant de participer aux activités "parce que ça la faisait chier", ou bien en profitant d'un bref instant d'inattention des surveillants pour s'éloigner un peu trop du groupe. Bilan de toutes ces aventures : se faire remonter les bretelles, ce n'est définitivement pas un plaisir.
Gabriel avait à peine eu le temps de finir sa phrase qu'elle vit un faisceau de lumière pointé dans leur direction. Quoi ? Ils avaient des lampes torches ? Ils ne pouvaient pas tout simplement allumer la lumière ? C'est sûrement pas ça qui réveillerait les dormeurs occupant des chambres à la porte limite barricadée... Mais peu importe, Gabriel n'avait pas vraiment le temps de réfléchir.
▬ Hey ! Vous, là !
▬ Allez Karine, let's go out of here !
Et sur ces mots, Gabriel attrapa Karine (encore une fois) pour prendre la fuite (encore une fois) de manière extrêmement courageuse, et se précipita vers l'autre rangée d'escaliers pour les dévaler. Elle n'avait même pas pensé à l'infirmière qu'elles avaient laissé là, en plan au milieu du couloir. Gabriel se demanda très vite si l'infirmière n'avait tout simplement pas eu le temps de réagir, ou si elle les avait laissées partir volontairement... Au moment où elle s'apprêtait à tourner dans le couloir, elle manqua de se casser la figure et de perdre son chausson. Mais elle continua sa course, presque sans se soucier de Karine et de sa capacité à suivre le rythme. Elle prévoyait de continuer à courir, mais se réfugia dans les toilettes pour se cacher derrière la porte d'un des cabinets. Complètement essoufflée et à la limite de la mort, elle se laissa glisser comme une pauvre merde pour se retrouver assise sur les fesses. Ok, donc là, elle a fait en une nuit sa dose de sport pour six mois.
Karine Arrius
Messages : 234 Date d'inscription : 16/07/2013 Localisation : Là où je devrais pas
DOSSIER ÂGE : 17 ans PROBLÈME : Chromatophobie (peur du blanc) LIBRE RP : Toujours dispo!
Sujet: Re: Mangez-moi, mangez-moi, mangez-moi [Karine] Mar 23 Mai - 16:14
MANGEZ-MOI, MANGEZ-MOI, MANGEZ-MOI
Karine jeta un regard un peu désorienté à Gabriel, ne sachant pas trop comment réagir. Elle espérait qu'elle aurait la sagesse nécessaire pour ne pas froisser celle qui avait longtemps été son ennemie jurée dans cet établissement. Mais quelque chose lui disait que ce serait bien trop simple. Peut être était-ce le rire vite étouffé de cette dernière, ou le fait que l'infirmière ait décidé de se concentrer sur elle, devinant qu'elle ne pourrait pas tirer grand chose de Karine. Ou peut être était-ce parce qu'elle connaissait trop bien Gabriel et son fort caractère, dont ses cheveux et son pyjama n'étaient qu'un faible exemple.
▬ C'est qui celle-là ?
Karine eut un moment de stupeur, ne réalisant d'abord pas. Nan, elle avait quand même pas osé, si? C'était la fatigue, la nourriture gluante qui la recouvrait qui la faisait délirer, pas vrai? Puis elle finit par comprendre au regard plus froid de l'infirmière, qui désormais croisait les bras en les dévisageant, que ce n'était pas son imagination qui lui jouait des tours. Karine retira sa main de l'épaule de Gabriel, et se figea un instant, la main toujours dans les airs au niveau de l'épaule de Gabriel. Elle avait vraiment envie de la bousculer un peu, ou de la pousser. Pour une fois, une seule fois, que l'infirmière ne l'agressait pas et était même plutôt de bonne humeur, il avait fallu qu'elle la mette en rogne en lui manquant de respect!
Elle lâcha un léger soupir, qui passa inaperçu étant donné que les deux filles étaient trop occupées dans une espèce de pseudo duel de regards, et renonça finalement, ramenant son bras le long de son corps. C'était quand même stupide. Si il y avait bien eu une personne qui aurait pu les sortir d'affaire, c'était l'infirmière. Et pour une fois, elle avait eu l'air d'être prête à négocier... Mais non, il avait fallu que le destin, armé d'un pyjama à capuche, vienne tout gâcher! Et elle continuait sur sa lancée, visiblement...
▬ Finalement, je suis pas sûre de vouloir savoir. Je préférerais qu'on fasse comme s'il ne s'était rien passé, et qu'on retourne toutes les trois se coucher.
▬ C'est ce que vous comptez faire ?
Karine était tellement sous le choc qu'elle prêta à peine attention à la traction de Gabriel sur son bras. On aurait presque pu voir une goutte de sueur couler sur son front, tant elle était en panique totale intérieurement. L'infirmière répondait toujours par de longues phrases, elle aimait quelque part se donner en spectacle, faire durer le suspense, etc... Mais du coup, quand elle répondait par des phrases courtes qui allaient droit au but, comme c'était le cas... c'était très, mais alors très très mauvais signe. La dernière fois, elle avait passé un très mauvais quart d'heure, et pour cause. Clairement, si l'infirmière décidait de leur coller une raclée, elle en avait largement les moyens. Et amitié ou pas, Karine abandonnerait sans hésiter Gabriel pour s'enfuir lâchement en glissant dans ses chaussures recouvertes de bouillie de nourriture.
▬ Exactement. D'ailleurs, j'espère que l'idée de nous dénoncer ne vous a pas traversé l'esprit, de toute façon, on ne vous a rien avoué. Enfin, croyez-moi, ça serait une très mauvaise idée, je commence à en avoir assez de me faire prendre par la direction.
Karine ouvrit la bouche pour crier, protester, faire taire Gabriel, mais elle était tellement abasourdie de voir à quel point la situation était en train de s'envenimer que le seul son qui sortit de sa bouche fut un espèce de petit bruit étouffé. Refermant la bouche, elle tenta de reprendre contenance, avant de réaliser que de toute manière ni Gabriel ni infirmière ne semblait se souvenir de sa présence. Reprenant un peu son sang froid, elle jeta un regard aux alentours, se demandant si il était encore temps de disparaître comme si de rien n'était et laisser Gabriel porter le chapeau, quand elle remarqua finalement la main de cette dernière fermement accrochée à sa manche. Ah, évidemment. C'aurait été trop facile, sinon.
Mais maintenant qu'elle ne suivait plus la conversation, qui de toute manière, elle l'avait bien compris, allait mal finir pour elle et Gabriel, elle percevait à nouveau son environnement. L'habitude d'éviter les gens au maximum, ou peut-être celle de se faufiler en douce dans des endroits dans lesquels elle n'était pas censée être? Toujours est-il qu'à cet instant, elle entendait des bruits de pas au rez de chaussée. Des pas qui se dirigeaient vers l'étage, bien sûr. Comme s'il n'y avait pas déjà assez d'agitation comme ça, avec le combat de catch qui s'annonçait. Alors qu'elle hésitait sur la manière de prévenir Gabriel, aussi discrètement que possible, qu'il était vraiment temps de s'enfuir de là (ou au moins qu'elle lâche sa manche histoire qu'elle au moins puisse s'enfuir), une lumière l'aveugla et lui fit se couvrir les yeux.
▬ Hey ! Vous, là !
▬ Allez Karine, let's go out of here !
L'information eut à peine le temps d'arriver au cerveau de Karine qu'elle fut entraînée d'un seul coup vers les escaliers. Rétablissant son équilibre de justesse, elle parvint aisément à rattraper le rythme de justesse, jetant au passage un regard désolé derrière elle, comme pour s'excuser de la situation auprès de l'infirmière, avant de disparaître de sa vue. Elle se serait presque attendue à ce que cette dernière s'élance à leur poursuite, mais non, elle avait juste eu une sorte de roulement d'yeux exaspéré, sans bouger.
Toutes ses pensées dirigées vers son ennemie, Karine faillit foncer dans Gabriel quand cette dernière s'arrêta soudain pour se cacher dans les toilettes. Elle s'arrêta de justesse, et la regarda avec un mélange de profonde exaspération, et d'inquiétude. Elle avait l'air drôlement fatiguée là, quand même. A se demander si elle n'allait pas défaillir. Malgré elle, elle fronça les sourcils, s'agenouillant à ses côtés.
▬ Hey, ça va? T'as pas l'air bien...
Puis au souvenir de tout ce qui venait de se passer, l'agacement et la colère la regagnèrent sans prévenir. Cédant à la fatigue, le stress, et surtout la tentation, elle attrapa Gabriel par les épaules et la secoua un peu, visiblement furieuse.
▬ T'es complètement malade ma parole! Tu te rends compte à quel point tu as manqué de respect à l'infirmière! Si elle nous retrouve, elle va nous massacrer!
Un discret raclement de gorge la fit se retourner avec une lenteur extrême, et elle pâlit sensiblement devant une silhouette familière. Shit.
▬ Tu ne crois pas si bien dire, ma petite Karine.
Sûrement à cause de l'émotion, de la fatigue, de la faim, et du fait qu'elle soit encore une fois dans une des nombreuses pièces trop blanches de l'établissement, la seule réponse de Karine fut de perdre connaissance et de s'effondrer sur Gabriel. Laissant cette dernière seule face à l'infirmière visiblement inquiète et agacée de voir que sa patiente avait une nouvelle fois pris la fuite à sa manière. Mais toujours bien déterminée à leur donner une bonne leçon.
HRP:
Le rp de la lâcheté jusqu'au bout, et de la badassitude de l'infirmière!
Invité
Sujet: Re: Mangez-moi, mangez-moi, mangez-moi [Karine] Mer 28 Juin - 13:32
mangez-moi, mangez-moi, mangez-moi
avec karine arrius
Pendant les quelques instants de repos que le temps a bien voulu leur accorder, Gabriel en profite pour enlever sa capuche et passer une main dans ses cheveux et sur son visage. La prochaine personne qui lui demande de courir ou même simplement de se bouger aurait droit à la main de Gabriel en pleine tronche.
▬ Hey, ça va ? T'as pas l'air bien...
Toujours en soufflant comme si elle était en train d'accoucher, Gabriel s'apprêtait à lever une main histoire de dire "tkt je me suis jamais sentie aussi bien", mais Karine ne lui laissa même pas un quart de seconde pour lui répondre. Oubliant presque la fatigue, Gabriel écarquilla les yeux et se crispa spontanément en sentant l'emprise de Karine sur ses épaules. Elle était d'autant plus surprise, vu que sa camarade lui avait fait comprendre à maintes reprises que le contact physique, moyen moyen quoi. Et pourtant, elle venait à l'instant de l'agripper, et avait même l'air de se retenir de la secouer plus dans tous les sens.
▬ T'es complètement malade ma parole ! Tu te rends compte à quel point tu as manqué de respect à l'infirmière ! Si elle nous retrouve, elle va nous massacrer !
Non, mais alors là, non, non et re-non. Il était hors de question que Karine aussi se mette à lui crier dessus. Ça, pour le coup, ça ne lui plaisait pas du tout. Deux éléments majeurs ne lui plaisaient pas : évidemment, le fait que Karine lui fasse la morale ; et que qu'elle la traite de malade (ce qu'elle n'est pas, elle est une touriste, c'est différent). Et Gabriel fronce durement les sourcils pour manifester son mécontentement, en commençant à remuer un peu les épaules pour que Karine retire ses mains d'elle-même. Elle s'apprêtait à hausser la voix elle aussi, et à finalement pousser les bras de Karine pour qu'elle la lâche, mais... EH OH, ça va bien d'être coupée dans son élan maintenant !
▬ Tu ne crois pas si bien dire, ma petite Karine.
Arrêtez d'empêcher Gabriel de faire ses actions bon sang ! Comment voulez-vous qu'elle impose son caractère après ? Gabriel relève malgré tout les yeux pour regarder derrière Karine et pour voir... Ah. La gentille dame à l'humour douteux. À peine a-t-elle le temps de se demander comment l'infirmière a fait pour les rattraper aussi vite, que Karine s'affale sur elle. Et Gabriel en reste bouche bée. Eh, c'est quoi ça, il vient de se passer quoi ?? Gabriel sursaute presque, et laisse échapper des « oh ! » et des « eh ! », en espérant peut-être que ça fera réagir Karine... sauf que ça n'a pas l'air très efficace ni vraiment utile. Extrêmement frustrée de ne pas avoir eu le temps de passer ses nerfs, Gabriel grince des dents et souffle d'agacement en essayant de décaler un peu Karine.
▬ Pfff, non mais sérieux, pour qui elle se prend ? Elle n'est pas ma mère.
Puis, Gabriel regretta d'avoir dit ça. De toute façon, même à sa mère elle ne lui obéit pas. Elle grogne et remue encore plus pour dégager Karine, mais finalement surtout pour se dégager les nerfs. Là, elle adorerait mettre un bon coup de pied dans quelque chose. Un arbre peut-être. Fuck la nature. Gabriel est tellement occupée à ruminer ce qui vient de se passer qu'elle en oublie même l'infirmière. Ce n'est qu'au moment où cette dernière s'approche et s'accroupit face à elle que Gabriel la remarque et se souvient de sa présence. Elle la regarde d'un air dédaigneux et fait la moue en essayant de tenir Karine à peu près convenablement pour qu'elle ne soit pas écrasée par terre.
▬ C'est bon hein, pas la peine de me faire la morale sur mon manque de respect.
▬ Je m'en occuperai plus tard. Il vaut mieux que je m'occupe de Karine avant tout.
Karine. C'est vrai qu'en la voyant s'évanouir comme ça, Gabriel ne s'est pas inquiétée une seule seconde. Elle était bien trop agacée pour ça. Et elle l'est toujours. Mais elle baisse un peu la tête pour regarder cette pauvre fille qui gît littéralement dans ses bras, et s'en veut presque de ne pas avoir eu le réflexe de l'aider plus tôt. Mais Gabriel se console en voyant que l'infirmière n'a pas l'air plus paniquée que ça, alors ce n'est sûrement pas grave, hein ?
▬ Et vous allez m'aider.
Par réflexe, Gabriel relève la tête pour la regarder avec les sourcils haussés. Puis elle refait une sorte de moue et dévisage l'infirmière.
▬ Moi ? Vous plaisantez j'espère ?
▬ Absolument pas. Nous allons la transporter jusqu'à l'infirmerie.
Instinctivement, Gabriel soupire encore. Franchement, porter une fille jusqu'à l'infirmerie à (en fait elle ne sait même pas quelle heure il est), elle s'en passerait bien. Après tout ça, elle n'a qu'une envie, retourner dans son lit, et tant pis pour son casse dalle de la nuit. Gabriel a sûrement eu l'air d'hésiter, puisque l'infirmière s'est à nouveau adressée à elle d'un ton dur.
▬ Je ne sais pas quels sont vos rapports avec Karine, mais vous devriez avoir la décence d'aider une camarade dans un tel état.
En entendant ça, Gabriel se mit à culpabiliser. C'est vrai, ça lui arracherait la bouche de l'admettre, mais elle avait raison. Elle ne pouvait pas abandonner Karine de cette façon, en sachant qu'elles commençaient à tisser des liens toutes les deux. Et puis, la femme face à elle ne semblait pas prête à lui passer un savon dans l'immédiat (non, Gabriel n'a toujours pas percuté qu'il s'agit de l'infirmière, même si Karine le lui a dit), alors elle pouvait bien mettre sa colère de côté. De toute façon, Karine n'était clairement pas en état de répondre à une Gabriel en furie... Dans un même temps, l'infirmière s'était penchée, comme si elle s'apprêtait à attraper Karine par le buste pour la redresser un peu, ce qui aurait sûrement permis à Gabriel de se relever. Alors Gabriel se redressa, regarda l'infirmière, et, toujours en tirant la tronche, hocha vaguement la tête. Malgré tout, on aurait dit que ça lui coûtait beaucoup de faire ça. Pas tellement d'aider Karine, mais surtout de devoir l'aider alors qu'elle l'avait mise en colère. Gabriel devrait prendre sur elle, et ça la frustrait énormément. Donc elle n'allait pas le faire avec le sourire en plus.
L'opération "sauvetage de Karine" débuta alors. Avec quand même quelques difficultés, l'infirmière et Gabriel finirent par réussir à relever Karine sans se casser la figure. Avec l'infirmière qui la soutenait à sa gauche, et Gabriel à sa droite, Karine jouait le rôle de la viande dans un magnifique sandwich. Après la course effrénée que les deux criminelles venaient de faire, il faut bien avouer que Gabriel était encore plus raplapla que d'habitude. Elle avait un petit peu de mal à supporter Karine, même si elle ne portait véritablement que son bras sur sa propre épaule. Mais elle devait faire attention aux pieds de Karine... Quelle histoire. Pendant le trajet, l'infirmière n'avait pas bronché, mais elle avait sûrement entendu Gabriel soupirer et peut-être même râler.
Une fois arrivées à l'infirmerie, sa propriétaire eut des difficultés à sortir les clés pour ouvrir la porte, tout en supportant partiellement Karine, alors Gabriel avait fait un effort pour que son poids aille plutôt de son côté. Quelle bonne âme. Quand la porte était finalement ouverte, l'infirmière indiqua à Gabriel où déposer Karine. Il y avait un brancard qui se trouvait contre un mur, presque dans un coin. Toutes les deux firent attention en allongeant Karine. Une fois séparée du poids qu'elle sentait sur son épaule, Gabriel mis ses mains sur ses reins et gémit légèrement, comme pour s'étirer. Comme si elle avait porté une tonne à bout de bras... En même temps, l'infirmière s'était éloignée pour farfouiller dans ses étagères remplies de produits inconnus à Gabriel.
▬ Voilà, je vais m'occuper d'elle maintenant. Elle doit se reposer et reprendre des forces. Manifestement, elle a fait une overdose de stress. Vous pouvez aller vous coucher, mais sachez que ce qui s'est passé sera rapporté à la direction.
Gabriel regarda l'infirmière. Déjà, la dernière phrase ne lui faisait pas plaisir du tout, au contraire. Elle se répétait pour la énième fois qu'elle aurait voulu passer à travers les gouttes. C'était raté. Tant pis. Elle se débrouillerait pour ne pas s'en prendre trop dans la face. Elle s'apprêtait à ouvrir la porte pour partir et retrouver son lit, si doux, si beau, si confortable et puis... Elle hésita un instant, se retourna pour regarder Karine. Elle finit finalement par attraper une chaise dans le coin de la pièce, elle la déplaça à côté du brancard et s'assit en appuyant ses coudes dessus. Étrangement, Gabriel n'avait plus tellement envie de retourner se coucher maintenant. Après ce que l'infirmière lui avait dit, elle se sentait mal de laisser Karine à son triste sort. Elle se disait aussi qu'il serait peut-être temps qu'elle apprenne à se soucier vraiment des personnes avec qui elle passe de bons moments. Elle ne voudrait pas se mettre Karine à dos en l'abandonnant, elle est gentille Karine quand même. Et si elle voulait devenir amie avec Karine, il lui faudrait être là avec elle dans les bons comme dans les mauvais moments... Continue à prendre sur toi Gabriel, un jour ça va finir par payer. Voilà ce qu'elle se dit en bâillant ostensiblement.
karinette, je te propose de continuer ce topic dans l'infirmerie ? parce que ça fait un bout que nos cobayes ne sont plus le réfectoire là, et puis ça ferait un nouveau sujet tout beau tout propre. je te laisse choisir !